Lors de la cinquième réunion tripartite facilitée par l’Angola samedi 12 octobre 2024, les ministres des Affaires étrangères de la RDC Thérèse Kayikwamba et Olivier Nduhungirehe du Rwanda ont conclu un accord sur le Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et la levée des mesures de défense rwandaises, selon le communiqué final de la facilitation angolaise.
Interrogé sur ce que plusieurs considèrent comme "avancée risquée" de la part de la RDC qui relativisait la présence des FDLR mais s'engage à les neutraliser, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya estime que, par cette position, Kinshasa souhaite vider tous les "faux prétextes" du Rwanda dans le cadre de cette crise.
"Depuis le début de cette crise, nous avons travaillé à débarrasser le Rwanda de tous ses faux prétextes : la question des réfugiés il y a un accord qui a été trouvé autour du HCR on en a parlé plusieurs fois, la question du discours de haine imaginaire vous vivez dans Kinshasa cette question il n'y en a pas, la question des FDLR c'est des résidus qui ne représentent véritablement pas un problème de sécurité pour le Rwanda si ce n'est un prétexte pour vouloir garder la main sur l'exploitation de nos ressources", a expliqué Patrick Muyaya, devant les médias lundi 14 octobre.
Le porte-parole note qu'il y a eu quelques avancées d'autant plus que la RDC a obtenu également la concomitance dans l'exécution des plans sur le retrait des troupes Rwandaises.
"Aujourd'hui, nous avons avancé, les plans ont été harmonisés, nous nous avons tenu sur la concomitance et la simultanéité, ça a été acté et nous attendons de voir de la médiation un plan qui sera présenté, ce qu'on appelle Conops, un plan opérationnel de l'exécution de ce qui a été convenu qui sera présenté", a indiqué Patrick Muyaya.
Selon le communiqué final de la facilitation, les ministres ont également chargé leurs experts de préparer un plan détaillé pour l’application de ces engagements, dont le rapport sera examiné lors de la prochaine réunion ministérielle. Par ailleurs, les participants ont décidé de poursuivre les efforts pour aborder les questions de sécurité en suspens, conformément au projet d'accord de paix proposé par le Facilitateur angolais. La prochaine étape de ce processus sera définie lors d’une future rencontre ministérielle, qui devra permettre un suivi étroit de la mise en œuvre des décisions prises à Luanda.
Sur le terrain, c'est toujours le statu quo malgré des affrontements signalés ça et là entre les FARDC, les Wazalendo contre les Rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Ces forces négatives continuent d'occuper une grande partie des territoires de la province du Nord-Kivu dans l'Est de la RDC.
Clément MUAMBA