Le procès en appel dans l'affaire de tentative de coup d'État du 19 mai dernier s'est ouvert ce jeudi 10 octobre devant la Cour Militaire de Kinshasa/Gombe siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Après la lecture de l'extrait de rôle par le greffier, la Cour Militaire a débuté avec l'identification des différents prévenus condamnés au premier degré.
L'objectif poursuivi par les prévenus à cette étape est d'obtenir l'annulation ou la réduction des peines prononcées au premier degré par le Tribunal Militaire de garnison de Kinshasa/Gombe. Les avocats des prévenus avaient estimé que les peines du premier degré étaient " sévères" et espèrent ce jour prouver l'innocence de leurs clients en appel.
Au premier degré, 37 prévenus ont été condamnés à la peine de mort pour des infractions d'association de malfaiteurs, d'attentat et de terrorisme. Parmi eux figurent Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, Tyler Christian Thomson, Zalman Pollum Benjamin et Nkele Mbuela Ruffin. L'expert militaire belgo-congolais Jean-Jacques Wondo a également été condamné à la peine de mort pour association de malfaiteurs et attentat. Certains des condamnés ont écopé de 20 ans de servitude pénale pour détention illégale d'armes de guerre.
Une dizaine de personnes, 13 au total, ont été acquittées, les faits d'association de malfaiteurs, de terrorisme et de financement du terrorisme n'ayant pas été prouvés. Parmi elles, on retrouve les prévenus dits de "l’hôtel Chez Momo", notamment la propriétaire de l’établissement, Mata Maguy, son mari Ephraïm Mugangu, ainsi que leurs employés, Judith Mukela Mukubu et Mbayo Adolphe. Également parmi les acquittés, les convoyeurs et chauffeurs des bus ayant transporté les prévenus, le gérant Faustin Egwake, ainsi que la nettoyeuse du Palais de la Nation, Mbemba Ndona Mado. Quant au prévenu Tikimo, il a bénéficié de circonstances atténuantes et a été déclaré non coupable.
Le procès sur le coup d’Etat manqué du 19 mai 2024 s'est ouvert le vendredi 7 juin 2024 et s'était clôturé vendredi 13 septembre 2024. Au total 51 des 53 personnes citées ont comparu devant la juridiction militaire. Le Ministère public ainsi que le tribunal ont constaté le décès de deux prévenus à savoir, Christian Malanga et Aboubakar, tués le jour de l’attaque. L’organe de la loi a alors demandé l’extinction de l’action publique à leurs égards, c’est-à-dire la fin de la procédure pénale engagée contre ces prévenus. Cette demande a été reçue par le tribunal qui a décrété l’extinction de l’action publique pour ces personnes.
Clément MUAMBA