RDC: le Haut Commissaire aux droits de l’homme alerte sur les traitements dégradants et violences sexuelles dont sont victimes des détenus dans les cachots des services de renseignements

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Les faits font écho à l’international. Mardi à Genève, le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme (HCDH) a alerté sur la détérioration des conditions de détention en RDC. Volker Türk qui prenait part au dialogue interactif renforcé sur la situation des droits de l'homme en RDC, a relevé les mauvais traitements auxquels sont soumis les détenus dans les centres de détention gérés par les services des renseignements.

Il s'agit notamment de la torture, des violences sexuelles, mais également les conditions désastreuses et le refus à ces détenus d'avoir accès à leurs membres des familles et leurs avocats.

«Dans les centres de détention gérés par les services de renseignements, en  particulier, un certain nombre de détenus sont soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements, y compris des violences sexuelles, et sont détenus dans des conditions désastreuses sans accès à leurs familles et à leurs avocats », a-t-il déclaré. 

Cette déclaration survient pendant qu’un cas fait l’actualité au pays. Il s’agit de Jacky Ndala, ancien coordonnateur national de la jeunesse du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, qui a officiellement déposé une plainte pour viol subi en 2021 dans un cachot de l’Agence nationale de renseignement. Les révélations sur ce cas ont été faites dans une vidéo sur les réseaux sociaux par Denise Mukendi, une militante qui revendique avoir utilisé les agents de sécurité pour soumettre M. Ndala à la Sodomie. Les deux ont été confrontés devant la justice, l’affaire est en cours. Mais en attendant, la militante est détenue à la prison Makala. 

Un autre cas, celui de Fred Bauma, directeur exécutif de l'institut congolais de recherche Ebuteli, qui avait dénoncé en février de cette année des violences physiques et des traitements dégradants subis lors de sa détention à l’ANR. Bauma a déclaré avoir été contraint de se déshabiller dans le bureau d'un directeur de l'ANR avant d'être menotté et soumis à des violences physiques.  

Samyr LUKOMBO