Le 1ᵉʳ vice-président de l’Assemblée nationale s’exprime sur la loi fondamentale : « La Constitution ne doit pas être traitée comme quelque chose de sacré et immuable »

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Isaac Jean-Claude Tshilumbayi Misawu, premier vice-président de l’Assemblée nationale

Isaac Jean-Claude Tshilumbayi Musawu, Premier Vice-président de l'Assemblée nationale, a tenu une conférence de presse vendredi, au cours de laquelle il a abordé la question de la révision de la Constitution en RDC. Dans son discours, il a noté sur la nécessité d'envisager une évolution de la Constitution sans fétichisme, tout en respectant les réalités politiques et sociales actuelles du pays.

« Moi, je n'ai pas de fétichisme. La Constitution ne doit pas être traitée comme quelque chose de sacré et immuable », a déclaré Tshilumbayi, rappelant que le texte fondamental a déjà connu des révisions, notamment l'article 220 modifié en 2011. « Même dans sa version la plus radicale, la Constitution a pris des révisions, comme l'article 220 qui a été modifié. »

Le vice-président a également évoqué l’introduction de nouvelles dispositions dans la loi, telles que la possibilité pour le chef de l'État de révoquer les gouverneurs de province, une mesure qui, selon lui, modifie l’équilibre des pouvoirs dans les provinces. « Auparavant, les gouverneurs étaient élus et révoqués par l’Assemblée provinciale. »

Tshilumbayi a affirmé qu’il est naturel pour le peuple de remettre en question les institutions et que la révision de la Constitution n'est pas un tabou, si cela se fait dans le respect de la volonté populaire. « Un peuple qui veut aller de l'avant doit avoir le courage de regarder les choses en face et de décider de ce qui doit être modifié. »

Il a également souligné que l'objectif initial de la Constitution était de mettre fin à l'usage des armes pour la conquête du pouvoir, mais que cet objectif n'a pas été pleinement atteint. « Est-ce que cette Constitution a réussi à mettre fin à cette tendance de conquête par les armes ? Non, ça c'est clair », a-t-il concédé.

Le Premier Vice-président a mis en garde contre le fait que les décisions judiciaires, notamment en matière électorale, sont souvent contestées, ce qui fragilise les institutions. « Chaque fois que les institutions fonctionnent, il y a des débats tragiques, des contestations des décisions des juges », a-t-il ajouté.

Tshilumbayi a conclu en appelant à un débat serein sur l'évolution de la Constitution pour l'adapter aux défis actuels, tout en réitérant que « la révision de la Constitution est possible et prévue par les constituants si elle est approuvée par le peuple. »

Ce discours s'inscrit dans un contexte de débat national sur la nécessité ou non de réviser la Constitution de 2006 pour répondre aux exigences actuelles du pays, notamment en matière de gouvernance et de maintien de la paix.