Kinshasa a réitéré sa volonté de retarder le retrait de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri en proie à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. L'annonce a été faite une nouvelle fois devant le Conseil de sécurité de l'ONU lundi 30 septembre, par Zénon Mukongo Ngay, Ambassadeur de la RDC auprès des Nations-Unies.
“Pour ce qui est de la deuxième et troisième phase c'est-à-dire le Nord-Kivu et l'Ituri, le désengagement se fera selon les besoins et dès que les conditions sécuritaires les permettront. En d'autres termes, la Monusco sera désengagée là où les besoins d'appui ne se feront pas sentir. Entre-temps, le Secrétariat technique conjoint s'attelle à préparer ce désengagement au Nord-Kivu et dans l'Ituri en réactivant les équipes provinciales intégrées de transition. Comme je l'avais souligné lors de ma dernière intervention devant ce conseil, l'heure est donc à la consolidation des activités de transition post Monusco pour prévenir tout vide sécuritaire" a-t-il déclaré devant le Conseil de Sécurité de l'ONU qui examinait la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC
Le diplomate congolais s'est réjoui de l'achèvement de la première phase du plan de désengagement de la Monusco dans la province du Sud-Kivu depuis le mois de juin dernier.
"Nous sommes actuellement entrés dans la phase de transition où s'effectue le transfert des tâches au gouvernement avec l'aide des agences, fonds et programmes. Comme l'atteste le rapport en son paragraphe 63, les opérations de transfert de base se sont bien déroulées en général à l'exception près des bases de Mikenge, Minembwe et Uvira. C'est l'étape de la consolidation de la première phase du désengagement" dit-il.
Et d'ajouter :
"Le gouvernement de la RDC en collaboration avec la Monusco a entamé depuis le 1er juillet 2024 l'exécution de la feuille de route provinciale pour la transition dans le Sud-Kivu et ce concomitamment avec le lancement du plan d'appui de l'ONU à la transition dans le Sud-Kivu. Mon gouvernement s'est engagé à hauteur de la moitié des fonds nécessaires au financement de la feuille de route pour la transition. Pour le reste, les efforts de mobilisation des fonds doivent se poursuivre pour combler ce gap de financement, ma délégation en profite pour lancer un appel aux partenaires pour que la voie vers la paix durable soit balisée dans le Sud-Kivu".
Christophe Lutundula à l'époque VPM, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie et Mme Bintou Keita Cheffe de la Monusco ont signé en novembre 2023 à Kinshasa une note sur le retrait accéléré, progressif, ordonné et responsable de la MONUSCO de la RDC contenant un plan et un chronogramme de désengagement complet de la MONUSCO.
Au mois de décembre de la même année, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de proroger, pour un an, jusqu’au 20 décembre 2024, le mandat de la MONUSCO, tout en décidant d’initier son « retrait progressif, responsable et durable » du pays. Le Conseil a décidé notamment que la MONUSCO retirera sa force de la province du Sud-Kivu d’ici à la fin avril 2024 et limitera son mandat aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri de mai 2024 jusqu’à la fin de la période couverte par le mandat actuel. C'est dans ce cadre que la Monusco a cédé à la Police nationale sa base de Kamanyola et d'autres dans la province du Sud-Kivu.
Clément MUAMBA