Kinshasa : trafic perturbé sur l'avenue de l'Université suite aux réclamations des chauffeurs et motards sur les contrôles abusifs de la police

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Perturbation de la circulation sur la route Université à Kinshasa

Ce lundi 30 septembre 2024, les chauffeurs des transports en commun et les conducteurs de motos ont déclenché une grève sur l’avenue de l’Université, bloquant tous les arrêts, de Yolo Médical au rond-point Ngaba. Dès 7h du matin, la majorité des conducteurs se sont stationnés, refusant de prendre des clients. D'autres conduisant des motos tricycle dit  “Trois pneus”, ont intensifié la situation en interpellant leurs collègues et en forçant les passagers à descendre.

Cette action de protestation fait suite à des tracasseries dont ils sont victimes depuis la semaine dernière. Des témoignages recueillis révèlent la frustration croissante des conducteurs des transports en commun. Un motard a lamenté : « J’ai tous mes documents en ordre, mais les PCR nous arrêtent quand même et demandent les papiers. Après avoir vérifié sans raisons, ils nous conduisent au poste de police en nous brutalisant et nous font payer des amendes entre 30.000 fc et 50.000 fc, sans explications ».

« Tous les matins, j’achète ma vignette pour me conformer à la loi. Qu’est-ce qu’ils veulent encore ? Que nous soyons des bandits pour faire du mal à la population ? », a confié un conducteur de moto en grève.

Les usagers des transports en commun sont les victimes collatérales de ce mouvement de grève. Une jeune dame, attendant un bus sur l’avenue Kikwit, a partagé son expérience : « Je suis à l’arrêt depuis 15 minutes déjà. Les motos passent, mais je ne peux pas monter à cause de la grève. Ceux qui viennent vers nous n’ont pas le droit de nous laisser monter. C’est depuis Kapela que je vois ça et j’ai fait les pieds jusqu’ici ».

Les chauffeurs ont signalé qu’ils avaient prévenu, depuis le lundi 23 septembre, qu’ils n’hésiteraient pas à entamer une grève si les abus des agents de la police de circulation routière et les tracasseries persistaient, particulièrement dans les tronçons université, Kapela et échangeur.

Cette situation a contraint de nombreux citoyens à se rendre au travail à pied, tandis que d'autres ont dû recourir à des « demi-terrains », en raison des grévistes qui, à chaque arrêt, les forçaient à descendre de leurs moyens de transport.

La grève des transports en commun met en lumière les tensions entre les conducteurs et les autorités, soulevant des questions sur la régulation et la sécurité des usagers. La population, pour l’instant, subit les conséquences de cette crise, attendant une solution rapide pour retrouver un service normal.

Christelle Nsimba, stagiaire UNISIC