RDC: après plusieurs semaines de détention à l'ANR, Seth Kikuni transféré à la prison de Makala

Photo d'illustration
Seth Kikuni

L’ancien candidat président de la République et président du parti politique « Piste pour l’émergence », Seth Kikuni a été transféré ce samedi 28 septembre au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK, ex-prison centrale de Makala). 

L'information est confirmée à Actualité.cd par des sources pénitentiaires mais aussi par sa famille politique, le cadre de concertation des forces politiques et sociales.

Dans une mise au point, le cadre de concertation des forces politiques et sociales dénonce l'acharnement contre la personne de Seth Kikuni et exige par la même occasion sa libération "immédiate".

" Le cadre de concertation des forces politiques et sociales condamne avec véhémence le transfert illégal ce 27/09/2024 du Président Seth Kikuni à la prison centrale de Makala, alors que son dossier est manifestement vide et ne justifie aucune poursuite. L'acharnement dont il est victime n'a aucune base légale et ne sert qu'à museler une fois de plus une figure engagée dans la lutte pour un Congo libre et juste. Cette manœuvre autoritaire témoigne de la dérive répressive du régime, qui instrumentalise la justice pour étouffer l'opposition et intimider les citoyens. Nous exigeons la libération immédiate et sans condition de Seth Kikuni" dit le cadre de concertation dans un communiqué parvenu à ACTUALITE.CD par le canal de Claudel Lubaya, ancien député national et membre du Cadre de concertation des forces politiques et sociales.

Cependant, son transfèrement au CPRK intervient près de 4 semaines après sa détention prolongée dans les installations de l'agence nationale des renseignements (ANR). En date du vendredi  13 septembre dernier, il a été auditionné pour la première fois au parquet général près la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe et après cette audition, selon ses avocats, il a été acheminé une fois de plus dans les locaux de l'agence nationale des renseignements (ANR).

Selon toujours ses avocats, la justice lui reproche « d'incitation à la désobéissance civile et de diffusion de faux bruits ». Son parti politique, Piste pour L'Emergence, rejette ces accusations, les qualifiant de « griefs préfabriqués », tirés de son discours tenu à Lubumbashi. Dans un communiqué de presse publié  samedi 14 septembre, sa formation politique parle également de griefs dénués de tout fondement, indiquant qu'ils sont basés sur des propos fragmentés et décontextualisés.

Le cadre de concertation des forces politiques et sociales, qui avait alerté sur l'arrestation de l'opposant Seth Kikuni début septembre, a tenu un Sit-in  mercredi 25 septembre devant le Palais de Justice à Kinshasa et un mémo a été remis au ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux. L'objectif poursuivi est d'exiger la libération du président de "Piste pour l'Émergence", ainsi que celle des prisonniers politiques et acteurs de la société civile, à l'instar de Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi et d'autres.

Clément MUAMBA