La partie Est de la République Démocratique du Congo est déstabilisée par l’action de nombreux groupes armés notamment le M23 qui occupe actuellement une grande partie de la province du Nord-Kivu, grâce à l’appui militaire du Rwanda. Malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis plus d’un mois, les troupes rwandaises restées déployées sur le sol congolais et la paix est loin d'être rétablie. Pendant ce temps, la médiation angolaise pousse pour trouver un accord de paix entre le Rwanda et la RDC.
C'est dans ce cadre qu’une nouvelle réunion ministérielle entre les parties congolaise et rwandaise est annoncée pour ce vendredi 14 septembre à Luanda. Cette nouvelle rencontre aura pour objectif de faire avancer le plan de neutralisation des rebelles FDLR et de retrait des troupes rwandaises du sol RDC.
"Aujourd'hui nous travaillons sur deux plans, il faut d'une part neutraliser les FDLR et d'autre part il faut que les forces rwandaises se retirent. Le 14 septembre prochain, il y aura une nouvelle réunion ministérielle qui va essayer d'analyser les rapports des experts mais on peut noter que le cessez-le-feu par exemple est globalement respecté même si ça et là nous déplorons des incidents par rapport à la sensibilité de la région mais nous pensons que nous sommes sur une bonne voie qui peut nous permettre de parvenir à la paix", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, invité de TV5 lundi.
Le gouvernement congolais dit compter sur la sincérité de Kigali. "Nous espérons que la partie rwandaise qui a excellé pendant longtemps dans les violations de ce qui a été convenu pourra cette fois-ci faire le choix de la paix", a indiqué Muyaya.
Depuis quelques mois, Kinshasa et Kigali discutent autour du médiateur désigné par l'Union africaine, João Lourenço, Président angolais, d'une proposition concrète pour un accord de paix durable et définitif pour le conflit à l'Est de la République Démocratique du Congo. La troisième réunion ministérielle entre les délégations rwandaises et congolaises s'est conclue à Luanda, en Angola, il y a déjà quelques semaines. Organisée sous l'égide des autorités angolaises, cette rencontre visait à faire progresser le processus de paix en République Démocratique du Congo (RDC), où l'armée congolaise est en confrontation avec le M23, un groupe rebelle soutenu par Kigali.
Les parties se sont accordées sur la nécessité impérative de mettre en œuvre un plan de neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). Ce plan, initialement proposé par Kinshasa, a été harmonisé lors des réunions des 7 et 8 août. Un consensus a également été atteint pour renforcer le mécanisme de vérification ad hoc, avec l'intégration d'experts du renseignement des trois pays. La possibilité d'impliquer d'autres acteurs pour garantir le respect du cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août, a également été discutée. Aucune avancée notable n'a été enregistrée sur le retrait des troupes rwandaises du sol congolais, une priorité pour Kinshasa. Kinshasa espère également obtenir la fin du soutien de Kigali au M23, qui continue de gagner du terrain, particulièrement dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu.
Clément MUAMBA