Kwilu : plus de 62 000 nouveaux déplacés en détresse dans les zones de santé de Bagata et Kikongo

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Des enfants déplacés à Bagata et Kikongo

La situation humanitaire s'enlise dans les zones de santé de Bagata et Kikongo dans la province du Kwilu. Plus de 62 000 déplacés internes ont fui les groupements Fakwilu et Kisia entre Mai et juillet derniers,  suite aux incursions des miliciens Mobondo dans cette partie du secteur de Wamba-Fatundu.

On parle en majorité des femmes, des enfants et des personnes de troisième âge qui n'ont pas accès aux soins de santé et ne bénéficient d'aucune prise en charge alimentaire.

D'après le récent rapport de la  mission d'évaluation rapide multisectorielle effectuée par les organisations humanitaires locales et Ocha, 34 018 personnes déplacées sont signalées dans la zone de santé de Bagata. C'est précisément dans les villages Beno, Manzasay, Sampiere, Siem-siem et au chef-lieu de Bagata. On en trouve 4 740 hommes, 14 776 femmes, 9 569 filles et 5 934 garçons.

Dans cette zone, plus de 5 200 personnes seront dans la rue à la rentrée scolaire, puisqu'occupant cinq salles de classe à Manzasay.

Le rapport précise que la zone de santé de Kikongo a reçu au total 27 151 déplacés dont 3 434 hommes, 10 954 femmes, 7 457 filles et 5 306 garçons. Ils vivent principalement dans les villages Fambondo, Fampanda, Fasila, Fatobo Fatundu et Missay.

Toutes ces personnes n'ont pas accès à l'eau potable, aux soins de santé ni à une prise en charge alimentaire depuis mai dernier.  Le point focal de l'ONG Cause rural qui a fait partie de l'équipe, révèle que la situation nécessite une aide humanitaire urgente.

" Ils n'ont pas accès aux soins de santé, ils n'ont pas accès à la nourriture. Ils mangent une seule fois par jour. Et la moyenne est de 0,18$. Il y a une insécurité alimentaire dans les zones de santé de Kikongo et de Bagata. Ces déplacés souffrent tellement. Il y a des cas de malnutrition sévères et aigus. Les hôpitaux des zones de santé sont fermés par manque de matériels et de professionnels de santé. Les jeunes filles vivent aujourd'hui de sexe de survie. Il y a des personnes de troisième âge et des enfants qui sont en difficulté ", a déclaré Brunel Ndombe, point focal de l'ONG Cause rural.

La situation sécuritaire s'est de nouveau détériorée au secteur Wamba aux mois de mai et juillet derniers. Les miliciens Mobondo, actifs dans la partie frontalière entre les territoires de Bagata et Kenge, tracassent les voyageurs et prennent en otage certains, s'en prenant  aussi aux habitants.

Jonathan Mesa à Bandundu