Crise à l’UDPS : entre la CDP et Kabuya, qui pour organiser la session extraordinaire du parti?

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Il n'y a toujours pas d'harmonie au sein du parti présidentiel, UDPS. Alors que la Convention Démocratique du parti (CDP) annonce l'organisation d'une session extraordinaire ce dimanche 11 août 2024, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, toujours au centre des vives critiques de ceux qui contestent en interne son leadership, veut barrer la route à cette démarche initiée à la suite des tensions persistantes.

Dans son communiqué, publié juste après celui de la CDP mercredi 7 août annonçant le report de la session extraordinaire pour ce 11 août (initialement prévue le 8 août), le numéro un du parti au pouvoir a tranché. Seul lui est habilité à convoquer cette session. 

« Contrairement aux opinions mensongères qui circulent sur la toile, seule l'autorité compétente assurant les prérogatives du président du parti est habilitée à convoquer ladite session inaugurale. Ni le tiers de l'une des composantes de la CDP, ni les membres de la composante, personnalités désignées par la décision du parti en 2019, moins encore le bureau de la législature passée, ne peuvent s'octroyer le pouvoir de convoquer cette session inaugurale», peut-on lire dans le communiqué de Kabuya.

L'élu de Mont-Amba annonce, quant à lui, la convocation, dans les prochains jours, de la Convention Démocratique du parti à une session inaugurale pour la législature 2023-2028, «conformément aux dispositions pertinentes de l'article 30 des statuts de ce parti». Il précise par ailleurs que la CDP est un organe de concertation et non de décision. 

« Une commission préparatoire sera mise en place pour s'occuper notamment de l'ordre du jour et de l'organisation matérielle, financière et administrative de cette session», a indiqué Augustin Kabuya.

Début juillet, des déclarations de désaveu ainsi que des conférences de presse ont été multipliées pour demander le départ d'Augustin Kabuya de la tête de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social. Le successeur de Jean-Marc Kabund est accusé de clientélisme, de manque de vision, de dictature, de gestion solitaire du parti, etc. L'ex ministre de la santé Eteni Longondo qui a décidé de fumer le calumet de la paix après sa consultation par la commission de bons offices mise en place, annonçait, dans un point de presse en juillet dernier, la suspension de toutes les activités au sein du parti d’Étienne Tshisekedi, et en même temps l'organisation du congrès en vue  de «statuer sur toutes questions et tous les problèmes liés à la mégestion du parti».

Interrogé sur cette crise qui mine le parti de son émanation, Félix Tshisekedi l'a expliqué par la vitalité démocratique, d'un choc des mots qui fera jaillir la lumière. L'ancien président de l'UDPS a également rassuré quant  au retour à l'ordre, mais a exprimé sa crainte sur la détérioration de la situation.

Samyr LUKOMBO