Dans une déclaration faite le samedi 13 juillet à Isiro, la synergie de la société civile du Haut-Uele a appelé le gouverneur de province à suspendre les activités d'exploitation minière semi-industrielle par des coopératives appuyées par les expatriés chinois dans l'ensemble de cette province située au nord-est du pays. Cette recommandation ressort du constat amer, indique la société civile, faisant état de la non contribution de cette exploitation au développement et à l'amélioration du vécu quotidien de la population de l'entité affectée par celle-ci; de l'usage abusif des engins lourds non identifiés à la base de la destruction de l'écosystème (destruction des forêts, pollution des eaux, appauvrissement du sol, destruction des infrastructures routières, particulièrement les ponts, la création des trous non remblayés causant morts d'hommes); et la non maîtrise des quantités de l'or produit; aussi la non contribution des taxes générées par cette activité au développement de la province ; ainsi que le non respect des cahiers charges signés entre les coopératives minières et les communautés locales.
"De ce qui précède, la synergie de la société civile du Haut-Uele demande au gouverneur Jean Bakomito de suspendre cette exploitation sur toute l'étendue de la province en attendant l'identification correcte de toutes les coopératives et de leurs propriétaires (expatriés); d'inventorier les engins lourds utilisés dans les sites d'exploitation minière artisanale ; de stopper les activités d'exploitation minière de toutes les coopératives avec leurs expatriés ne contribuant pas au développement de la province et ne respectant pas le protocole d'accord avec les populations autochtones", a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, la société civile du Haut-Uele dénonce la complicité de Kinshasa prenant la province pour sa “vache laitière”, alors que sa population vit dans une misère accrue.
La présence des chinois et leurs engins lourds dans les zones d'exploitation artisanale de l'or depuis 2020, reste contestée par les populations de cette province. Des tensions allant jusqu'à des cas de mort d'hommes ont été enregistrées. En territoire de Faradje, ces expatriés ont rencontré une résistance de la population et des autorités locales les poussant à cesser leurs activités. Malgré des cris d'alarme de la population, la situation n'a pas changé sur terrain, en dépit des visites de la ministre des mines de l'époque, les chinois opèrent en maîtres de situation.
Cette problématique serait également à la base de l'insécurité dans ce coin du pays où on assiste à des attaques de certains mouvements insurrectionnels contre les bases de ces expatriés notamment dans les territoires de Wamba et Watsa, où ils exploitent à grande échelle.
Joël Lembakasi, à Isiro