La situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo ne cesse de se détériorer suite à l'activisme des rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame. Des initiatives diplomatiques régionales enclenchées depuis quelques années peinent à donner des résultats escomptés jusqu'à présent. Le M23 veut engager un dialogue direct avec Kinshasa, une option rejetée par Tshisekedi qui estime que le M23 est une coquille vide ; c'est plutôt avec son parrain le Rwanda qu'il faudra discuter.
Dans son message prononcé lors de la messe pour la paix en République Démocratique du Congo ce samedi 24 février 2024 à la Cathédrale Notre Dame du Congo, le Cardinal Fridolin Ambongo a invité la classe politique congolaise à s'unir et à se souder derrière le Président de la République Félix Tshisekedi pour faire face à cette guerre d'agression rwandaise via les rebelles du M23.
"En ce temps où l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale sont mises à rude épreuve, j'appelle la Nation à l'unité afin de barrer la route à l'ennemi. J'exhorte les acteurs politiques à s'unir et à se souder autour du Chef de l'État afin de mettre à contribution toutes les forces de la Nation, et de restaurer la paix. Je demande au Chef de l'État, qui a placé son second mandat entre autres sous le signe de la paix, de s'impliquer sans relâche, ni compromission à pousser les institutions du pays, les filles et fils du Congo, à travailler pour la justice et la paix, et pour la réhabilitation de notre nation dans sa dignité", a plaidé l'archevêque de Kinshasa Fridolin Ambongo dans son message dont des extraits ont été publiés sur son compte X.
Le conflit dans l'Est de la RDC, en cours depuis près de 30 ans et qualifié de plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale, est principalement d'ordre économique, avec l'exploitation et le commerce illégal des minerais comme cause profonde de la violence. L'implication du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC et le pillage de ses ressources est largement documentée, notamment par les Nations Unies.
Ces derniers jours, les tensions diplomatiques entre Kinshasa et Kigali sont loin de baisser. Cette messe intervient pendant que les combats font rage entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, les Wazalendo, contre les rebelles du M23, soutenus par l'armée rwandaise, dans les environs de Sake, territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu.
Pendant ce temps, après l'échec des pourparlers à Addis-Abeba, en marge de la 37e session ordinaire de la Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement de l'Union Africaine tenue du 17 au 18 février 2024, Joao Lourenço, président angolais et médiateur désigné par l'Union Africaine, va tenter cette fois-ci de rencontrer les protagonistes séparément. D'après Félix Tshisekedi, le mardi 27 février de l'année en cours, il sera en Angola par son homologue.
Clément MUAMBA