Alors que les tensions persistent entre Kinshasa et Kigali, des appels au dialogue entre les parties en conflit se multiplient au niveau continental et international. Cependant, le Président Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo a exprimé sa volonté d'engager des pourparlers non pas avec les rebelles du M23, mais plutôt avec le Rwanda, qu'il considère comme l'agresseur principal de son pays.
Lors d'un briefing presse jeudi 22 février 2024, Félix Tshisekedi, aux côtés de Patrick Muyaya, Porte-parole du gouvernement, a réfuté la thèse avancée par le Rwanda selon laquelle sa présence en RDC vise à combattre les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), affirmant que cette justification est infondée. Il a souligné que le Rwanda a continué à soutenir les activités du M23 malgré les efforts de la RDC pour rapatrier des éléments FDLR.
"En 2019, à l'initiative du défunt Général Delphin Kahimbi, j'ai validé le retour, sous l'égide des Nations Unies, de deux colonnes d'éléments FDLR avec leurs dépendants au Rwanda. Malgré cela, le Rwanda continue à soutenir le M23. C'est pourquoi je refuse de dialoguer avec le M23. Les discussions, je les veux qu'avec le Rwanda, car c'est lui mon agresseur", a déclaré Félix Tshisekedi.
Le Président Tshisekedi a déclaré vouloir des explications de la part de son homologue rwandais sur le massacre continu des Congolais et sur les motivations du Rwanda à continuer de piller les ressources minières et agricoles de la RDC.
"C'est pourquoi je ne veux pas de négociations avec cette coquille vide qu'on appelle le M23. Le cas de l'Angola, qui a demandé l'autorisation d'entrer en contact avec le M23, prouve que ce sont des pantins du Rwanda. L'histoire jugera ceux qui osent dire que le M23 est congolais", a-t-il ajouté.
Félix Tshisekedi a également nié avoir invité le M23 à Kinshasa, soulignant qu'il n'a aucun contact avec ce groupe. Il a également refusé une proposition de rencontre avec le M23 lors de son mandat de vice-Premier ministre.
Le conflit dans l'Est de la RDC, en cours depuis près de 30 ans et qualifié de plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale, est principalement d'ordre économique, avec l'exploitation et le commerce illégal des minerais comme cause profonde de la violence. L'implication du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC et le pillage de ses ressources est largement documentée, notamment par les Nations Unies.
Clément MUAMBA