Journée mondiale de la prématurité: 341400 enfants naissent prématurés chaque année en RDC (OMS)

Photo/ Actualité.cd
Photo/ Actualité.cd

Le monde célèbre le 17 novembre la journée de la prématurité. Cette situation concerne les enfants nés avant 37 semaines d'aménorrhée (de grossesse). Selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publié en 2022, plus de 60 % des naissances prématurées surviennent en Afrique et en Asie.

L'OMS classe 10 pays en tête de la liste dont la RDC, 9e avec des chiffres évalués à 341 400 naissances prématurées chaque année.

Parmi les causes courantes de ces naissances, le docteur Thésée Kogomba Kebela, assistant senior au département de gynécologie obstétrique des cliniques universitaires de Kinshasa note :

- Les infections génito-urinaires, obstétricales (grossesse multiple, placenta praevia, béance cervico-isthmique, malformations congénitales de l'utérus)

- La prééclampsie

- Les anomalies chromosomiques fœtales et autres malformations congénitales

et des maladies chroniques comme le diabète et l'hypertension, une influence génétique ou encore le stress, la pauvreté et une alimentation inadéquate pendant la grossesse.

La prématurité joue négativement sur le développement physique et cognitif des bébés et constitue la première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, explique le médecin.

"Les bébés prématurés font face à divers défis de santé, notamment des problèmes respiratoires, neurologiques, et des retards de développement, ainsi que des conséquences liées à l'immaturité de tous les systèmes notamment le système nerveux (fragilité des vaisseaux et hémorragie cérébro-méningée), système digestif (troubles digestifs type reflux gastro-oesophagien, iléus), système rénal (augmentation de la toxicité de certains médicaments), système immunitaire (infections à répétition), système hépatique (ictère), système thermo régulateur (hypothermie). À long terme, ces enfants peuvent souffrir de troubles de l'apprentissage, de handicaps physiques et de problèmes de santé chroniques."

Pour faire face à ce problème, il conseille des soins de qualité avant et pendant la grossesse, une prise en charge médicale adaptée, un suivi régulier de la grossesse, une alimentation équilibrée, l'arrêt du tabac et de l'alcool, la gestion du stress et l'éducation des femmes enceintes ainsi que les professionnels de santé. La prise en charge de ces enfants se fait dans une unité de néonatalogie ou périnatologie et consiste au respect des 5 chaînes qui sont l'asepsie, l'alimentation, la chaleur et la communication.

D'après l'OMS, les taux de mortalité infantile liés à la prématurité restent élevés dans les régions les moins développées, en raison du manque d'accès à des soins de qualité et à des équipements adaptés. Cette journée rappelle également la nécessité d'un engagement continu pour améliorer la santé et le bien-être des enfants nés prématurément.

Nancy Clémence Tshimueneka