Elections 2023 : les populations de l’Est et de Kwamouth s'expriment

Photo/ Actualité.cd
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Le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a annoncé lors d'un cadre de concertation organisé avec les candidats Président de la République, que la tenue des élections dans l'Est du pays notamment Masisi et Rutshuru ainsi que dans le Bandundu précisément à Kwamouth sont douteuses. Suite à cette affirmation de la CENI, le Desk Femme d'Actualité.cd a recueilli les avis des populations concernées.

Graziella Ndume, juriste, habite à Goma, elle estime que les propos du Président de la CENI ne sont pas fondés. 

"Les élections sont l'un des moyens par lesquels le peuple exerce sa souveraineté comme le stipule l'article 5 de la Constitution de la RDC. Cette même disposition est soutenue par l'Article 4 de la loi électorale. La CENI a dans ses attributions l'organisation des élections transparentes, justes et apaisées. D'un point de vue juridique, non seulement les propos du Président de la CENI sont insensés. Il est également bon de rappeler que jusqu'ici toutes les activités ont déjà eu lieu dans la partie Est, notamment l'identification et l'enrôlement des électeurs qui sont d'ores et déjà insérés dans le fichier électoral. Ceci est une énième tentative de fraude. Les élections non organisées à l'est, peu importe la raison avancée, constituent une violation flagrante des principes fondamentaux dans un pays qui se dit démocratique."

Jeanne D'Arc Mbambu Mbakaniaki, activiste des droits de la femme et de l'enfant, habite à Goma. Elle qualifie les propos du Président de la Ceni d'injustes. 

"Nous sommes tous Congolais et c'est notre droit de voter. Dans la constitution, il est clair que tout Congolais adulte doit participer au vote et nous sommes Congolais. L'Est représente un bon nombre de citoyens, s'ils ne votent pas, cette élection doit être annulée, car ça ne sera pas équitable. À l'Est, il y a des viols, des vols et des tueries chaque jour, pourquoi ne pas nous donner la chance de choisir celui que nous pensons pouvoir nous sauver de la situation ?"

Pour Sébastien Ndede, président de la société civile de Kwamouth, la CENI et les autorités du pays doivent prendre toutes les dispositions pour organiser les élections sur l'ensemble du territoire national, car c'est un droit civique.

"Jusqu'à présent, on n'a aucune information de la CENI. On nous avait promis qu'ils auraient des kits électoraux qui devaient arriver, mais jusqu'à preuve du contraire, notre territoire est toujours en insécurité. Il serait souhaitable que le gouvernement puisse prendre toutes les dispositions possibles pour mettre sécurisé le processus de vote et que ce dernier puisse se dérouler en bonne et due forme. Voter est un droit et nous sommes obligés de passer par les élections, mais les Mobondo sont toujours là. La CENI et les autorités du pays doivent trouver des solutions pour que l'on puisse voter à Kwamouth."

Dans la même optique, Sandra Nkoko, enseignante à l'école maternelle Kwamouth 1 appelle les autorités du pays à veiller à l'instauration de la sécurité afin qu'il y ait élection.

"Nous sommes prêts pour les élections, mais la ville de Kwamouth demeure dans l'insécurité. Les populations de toutes les autres provinces ont reçu des cartes d'électeurs, mais nous n'avons rien reçu. Les Yaka continuent de nous menacer, nous voulons que la paix et la sécurité reviennent, nous sommes tous congolais et nous avons le droit de participer aux élections."

Grace GUKA