L'actualité de la semaine vue par Sylvie Zawadi Mangolopa

Des travaux d'évaluation de l'état de siège à l'approbation des Chefs d'état et des gouvernements de la SADC pour le déploiement d'une force spéciale dans l'Est de la RDC, en passant par les questions d'incendie à Kinshasa, la semaine qui s'achève a été riche au niveau de l'actualité. Madame Sylvie Zawadi Mangolopa passe en revue chacun de ces faits marquants.

Bonjour Madame Sylvie Zawadi Mangolopa et merci de nous accorder de votre temps. Pouvez-vous nous parler de vos parcours et de vos activités ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : je suis présidente de la fédération des femmes protestante à Butembo, femme entrepreneuse et deuxième coordonatrice de la dynamique nationale des femmes candidates (DYNAFEC) Nord Kivu. J’étais parmi les candidates femmes qui étaient passées aux élections de 2018. Nous avons eu beaucoup de voix mais on n'a pas eu la grâce d'être proclamé à la députation provinciale. Nous avons renouvelé cet engagement, nous venons de postuler à la députation provinciale dans la ville de Butembo sur les listes du parti Debout la Patrie, dans le regroupement AAAP.

Les travaux d'évaluation de l'état de siège se sont tenus à Kinshasa cette semaine. Trois options ont été levées, le maintien, la requalification ainsi que la levée de cette mesure. La majorité des participants à voté pour la levée. Soutenez-vous cette position ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : toute la population a besoin que l’état de siège soit levé. Mais nous attendons la décision du Chef de l'Etat après la lecture du rapport déposé par Sama Lukonde. C’est bien lui qui va proclamer la décision finale. C'est à moins de six mois des élections que la proposition de levée est faite.

Quelles sont selon vous, les mesures d'accompagnement qui devraient suivre ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : que le Chef de l'Etat se prononce et nous saurons à quelles mesures faire allusion.

Entre-temps à Goma, la police a interpellé un groupe de kidnappeurs. Depuis plus d'un mois, les enlèvements étaient devenus récurrents dans la ville. Quelles sont les dispositions à prendre pour y mettre fin selon vous ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : il faut fournir beaucoup d’efforts puisque ce phénomène persiste malgré l'état de siège. C'est également parmi les causes qui ont permis de décréter l’état de siège dans la province du Nord Kivu. Mais à ce stade, il faut l’implication du gouvernement central. Je pense que si le gouvernement central s'implique, la mesure exceptionnelle peut donner des résultats positifs. Le gouvernement central doit prendre les choses au sérieux. On peut également miser sur le mariage civilo-militaire. Associer à ce travail les civils et les militaires, interpeller les sociétés de télécommunication, car elles sont en mesure de tracer là où se trouvent les kidnappeurs et comment ils coopèrent.

Par ailleurs, les Chefs d'État et gouvernements de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ont approuvé cette semaine le déploiement de la mission de la SADC en RDC (SAMIRDC) pour rétablir la paix et la sécurité dans l'Est du pays. Il y a déjà une mission de l’EAC qui peine à produire des résultats. Une nouvelle mission sera-t-elle efficace selon vous ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : il ne faut pas renouveler la mission de l'EAC. Depuis que la force régionale est là, nous avons constaté qu’eux aussi ont échoué. Il faut les remercier pour la mission mais pas la renouveler étant donné qu'ils sont presqu'à la fin de leur contrat.

Pour lutter contre des incendies à Kinshasa, le gouvernement provincial a accordé trois semaines aux véhicules et bâtiments pour se doter d'extincteurs. Trouvez-vous pertinente cette mesure ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : il faut renforcer les camions anti incendie et ces camions doivent contenir de l’eau. Il faut multiplier ces camions, les mettre dans les communes et rester prêt avec le matériel nécessaire.

A l’approche des élections, le BCNUDH rapporte des cas graves de restrictions à l’espace démocratique notamment contre les journalistes et les opposants politiques. Le rapport pointe notamment l’ANR. Comment favoriser un climat de paix pendant cette période ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : chaque organe doit bien jouer son rôle. L’état doit bien jouer son rôle, les politiciens doivent aussi jouer leurs rôles et s'ils ne doivent plus se victimiser puisque parfois lorsqu’on dit des choses, ils peuvent ne pas comprendre mais nous appelons tout le monde à bien jouer son rôle.

Au niveau continental, les auteurs du coup d'Etat au Niger ont annoncé  leur intention de poursuivre en justice le président renversé Mohamed Bazoum pour haute trahison et atteinte à la sûreté du pays. Quelle devrait être la position de l'Union Africaine face à cette situation ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : il faut une politique de lutte contre les coup d'Etat. Privilégions toujours les voies démocratiques et de paix.

Au Sénégal, l'opposant Ousmane Sonko, en grève de la faim depuis son incarcération le 31 juillet, a été admis en service de réanimation à la suite d’un malaise. Quel est votre avis à ce sujet ?

Sylvie Zawadi Mangolopa : la justice élève une nation. Que seule  la justice soit établie à ce sujet. 

Propos recueillis par Prisca Lokale