Nord-Kivu: cinq personnes d'une même famille tuées à Nyiragongo partiellement occupé par le M23

Carte du territoire de Nyiragongo
Carte du territoire de Nyiragongo

Cinq personnes, toutes d'une même famille (Père, mère et trois enfants), ont été tuées par des hommes armés dans la nuit du vendredi à ce samedi 25 mars, dans le village  Bugamba, groupement de Muja, dans le territoire de Nyiragongo. Quatre autres personnes ont été grièvement blessées. Selon le président de la société civile du territoire de Nyiragongo, Mambo Kawaya, ce drame s'ajoute à beaucoup d'autres cas d'insécurité enregistrés ces derniers jours dans ce territoire qui a accueilli un bon nombre des déplacés de la guerre d'agression du M23, rébellion appuyée par le Rwanda. 

« C'est une situation très déplorable. Nous avons enregistré cinq morts dont le père de la famille, son épouse et trois enfants. Nous avons également quatre blessés qui sont pris en charge à Goma. Nous estimons que ce n'est pas un règlement des comptes mais plutôt une insécurité qui ne dit pas son nom », a dit Mambo Kawaya, président de la société du territoire de Nyiragongo. 

Et d'ajouter : 

« Il y a des cas de cambriolage. Il y a des morts qu'on enregistre tous les jours. Des crépitements des balles chaque nuit. Il faut qu'il y ait contrôle de tous les militaires, des policiers et d'autres agents de sécurité venus de Rutshuru, de Masisi et d'une partie de Nyiragongo. Il faut qu'il y ait un couvre-feu pour rechercher les armes. Beaucoup de policiers sont commis à la garde des centres d'inscription des électeurs, en cette période d'enrôlement  et la sécurité de la population est laissée de côté ». 

L'administrateur policier  du territoire de Nyiragongo, le commissaire supérieur principal Iduma  Molendo confirme la nouvelle. Il affirme que trois présumés meurtriers sont déjà aux arrêts et que des dispositions sont en train d’être prises pour protéger la population.  

« L'information est vraie. Les criminels ont attaqué deux maisons. On a réussi à maîtriser trois criminels. La population allait même les brûler. J'ai envoyé la police pour les récupérer. Ils sont maintenant au bureau pour des enquêtes. L'insécurité c'est presque partout. C'est dû à la situation actuelle. Nous avons reçu beaucoup de déplacés venus de Rutshuru, de Masisi et de Kibumba. Il y a donc cette concentration de la population. On a la surpopulation dans les groupements. Et puis, il y a des groupes armés, notamment les Nyatura. La police a déployé aux bureaux de la CENI, alors, il n'y a pas assez de policiers pour des patrouilles. J'ai déjà écrit à la hiérarchie pour demander du renfort. Nous allons faire de manière assez rapide pour que les déplacés regagnent leurs milieux d'origine », a dit à ACTUALITE.CD, l’AT policier de Nyiragongo.

Le territoire de Nyiragongo fait actuellement face à une montée en flèche de l’insécurité. Un homme a été également tué, dans la nuit de jeudi à vendredi 24 mars dans le village Ngangi, groupement de Munigi, toujours dans le territoire de Nyiragongo. Sa fille a été grièvement blessée et poursuit les soins. Le chef de Munigi, le Mwami Olivier Kakoti appelle au renforcement des mesures sécuritaires, car il ne se passe plus une nuit sans qu'un cas d'insécurité ne soit signalé. Pour lui, cette insécurité met en mal cette entité qui a accueilli, aussi, un bon nombre des déplacés de la guerre du M23, en provenance de Rutshuru et d'une partie de Nyiragongo.

Yvonne Kapinga et Jonathan Kombi, à Goma