Une accalmie s'observe depuis mercredi 3 août, dans plus ou moins cinq localités du territoire de Rutshuru, dont Kabaya, Kanombe et Nkokwe, attaquées, lundi et mardi dernier, par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23). Ces entités sont proches de Rumangabo, un de grands camps des FARDC situés dans la région, non loin de la RN2 (Nord-Kivu). Selon le porte-parole du secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola2, le lieutenant colonel Njike Kaiko Guillaume, les populations ayant fui les détonations d'armes lourdes et légères, commencent à regagner leurs domiciles.
« À Rumangabo, les FARDC ont déjoué une infiltration entre leurs lignes, menée par l'armée rwandaise et ses alliés du M23. Chose qui a provoqué une panique dans la population parce que cette dernière devait se mettre à l'abri pour éviter des tirs ennemis. En tant qu'armée nationale, armée professionnelle, nous avons déjoué cette infiltration. Il est vrai que la population a paniqué mais au moment où je vous parle, la situation est sous contrôle de l'armée loyaliste et la population est en train de regagner progressivement son milieu naturel » a dit à ACTUALITE.CD, le lieutenant colonel Njike Kaiko Guillaume, porte parole du secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola2.
Ces récentes attaques contre les positions de l'armée sont intervenues dans un contexte où des manifestations anti-MONUSCO ont été e enregistrées dans plusieurs villes et agglomérations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ayant fait au moins trente-six morts dont quatre casques bleus et près de cent septante blessés, selon le bilan dressé par le gouvernement congolais.
« Nous soutenons le réveil patriotique de notre peuple du Nord-Kivu mais nous estimons que toutes ses revendications, légitimes qu'elles soient, doivent se passer dans un climat de paix et de la non violence. Au regard de l'inefficacité de la mission de l'ONU en RDC, au sujet du rétablissement de la paix dans l'Est du pays, nous demandons donc aux Nations-Unies de tirer toutes les conséquences par rapport aux morts d’hommes et à tous les dégâts enregistrés lors des manifestations signalées par-ci par-là pour exiger le départ de la MONUSCO. Une fois de plus, nous compatissons avec nos compatriotes de Rutshuru et de toute la province du Nord-Kivu et nous soutenons et encourageons le gouvernement ainsi que le Chef de l’Etat de tout mettre en œuvre, avec l'état de siège, pour mettre fin à cette agression et ainsi pacifier la partie Est du pays » a dit Emmanuel Bisukiro, un des dignes fils de Rutshuru qui a séjourné, il y a peu, dans la région, après une tournée effectuée au Kenya, au Rwanda et en Ouganda à la rencontre des responsables de sécurité de ces pays-là afin de les inviter à contribuer au retour de la paix dans la partie Est du pays et dans toute ma sous-région.
Signalisation qu'il y a de cela plus d'un mois que la cite de Bunagana, frontalière avec l'Ouganda, ainsi que certaines localités des groupements Jomba, Busanza, Kisigari et Bweza sont, toujours, sous contrôle du M23 dans le territoire de Rutshuru. Les rebelles ont installé leur administration et perçoivent déjà des taxes au près des populations, notamment celles qui traversent la frontière avec l'Ouganda pour se ravitailler en certains produits vivriers.
Jonathan Kombi, à Goma