Comme tous les ans, le 12 mai c'était la journée internationale de l'infirmière. Une journée qui a pour but d'encourager et améliorer les conditions de travail des infirmiers. A cette occasion, les infirmiers de la RDC et particulièrement ceux de Kinshasa ont fait part des difficultés rencontrées pendant l'exercice de leur profession.
" Nous sommes très contents d'avoir prêté serment et d'être reconnus comme en tant qu'infirmiers. Je suis dans la profession depuis 40 ans. Exercer ce métier est très difficile. Si tu n'as pas la volonté ou l'amour de ce travail, tu ne peux pas le faire. Être inscrit à l'ordre des infirmiers c'est un acte loyal pour notre pays, nous sommes très ravis " explique Kimbasa Malanda infirmier à la pédiatrie de l'hôpital kalembelembe .
"Je suis très heureuse parce que je suis maintenant en ordre et je vais continuer à faire ce que j'ai appris. Et je continuerais à avoir de la conscience professionnelle" confie Marie Jeanne.
Parlant des difficultés rencontrées dans l'exercice de la profession d'infirmière, Natacha qui travaille dans un centre hospitalier pense que les médecins sont plus considérés que les infirmiers.
" Ça fait 8 ans que j'exerce ce métier, je ne perçois ni prime, ni salaire. Même les médecins qui sont arrivés après nous gagnent mieux alors que nous travaillons plus qu'eux. Nous sommes à la garde des malades 24h sur 24. On se demande si les autorités tiennent compte de notre métier ? Nous voulons que le ministère de la santé nous trouve une solution "
À Nadine Mbuyi d'ajouter, "je suis infirmière de l'omeco. Depuis que j'ai commencé à travailler cela va faire sept ans, je gagne rien. Mon mari ne veut plus que j'exerce ce métier, des fois je n'ai pas de quoi payer le transport pour aller travailler. Je travaille dur, tout le temps je suis avec les enfants à la pédiatrie, je rentre chez moi très fatiguée et au final je ne gagne rien. On ne fait que nous promettre et on nous demande de l'argent pour être mécanisés dans la liste des paies. Nous nous sacrifions pour donner de l'argent, à la fin les résultats sont négatifs. Nous sommes vraiment découragés . Seul Dieu va nous venir en aide. "
M. Cosmos est infirmier de carrière. Il déplore également le non alignement des infirmiers sur la liste de paie par le ministère de la santé.
" Les infirmiers au Congo ne sont pas considérés. Notre état n'a pas encore fait le nécessaire pour mettre les infirmiers au même niveau que les infirmiers d'autres pays. Au ministère de la santé, cela va faire plusieurs années que les infirmiers n'ont pas de numéro matricule et nous ne savons pas pourquoi. Le dernier arrêté date de plus de 5 ans. Malgré les grèves et sit - in le gouvernement nous a abandonné à notre triste sort. Le 12 mai est un grand jour pour nous les infirmiers, nous voulons que le gouvernement congolais tienne compte des infirmiers qui n'ont pas de numéro matricule et qu'on puisse mettre l'infirmiers à la place qu'il faut " souligne l'infirmier.
Profitant de l'occasion, les apprenants en sciences infirmières désapprouvent le manque d'équipements adéquats dans leur établissements respectifs .
" Nous venons de l'école ITM Clinique Kinoise. Nous sommes le premier de la ville de Kinshasa mais notre salle technique est vraiment pauvre. Nous n'avons pas de clinique de simulation. Nous sommes au centre de notre formation, nous devons mener des recherches. On se débrouille avec nos téléphones pour faire des recherches. Même quand il s'agit de réaliser une technique, on n'a pas des mannequins pour la pratique.A cela s'ajoute le fait que nos enseignants ne sont pas bien payés. Nous plaidons auprès autorités pour se pencher sur notre problème " supplie Michel OKitoka représentant des étudiants de l'ITM clinique kinoise.
Grâce Guka