Kinshasa : conteurs et conteuses ont célébré la journée mondiale du conte

conte autour du feu
Ph. ACTUALITE.CD

A l’occasion de la journée mondiale du conte, célébrée le 20 mars, un spectacle de cette discipline a eu lieu ce dimanche 20 mars au centre culturel Baya art dans la commune de N’djili. Dénommé « Soirée de la parole », le spectacle s’est tenu autour du feu, devant un public d’enfants et d’adultes.

Dans un décor qui rappelait les villages, habillés en soutane ou boubou, visages décorés, bâtons ou maraca en main, circulant autour du feu, les conteurs ont fait revivre cet art de la parole, de moins en moins pratiqué à l’ère moderne. Les histoires, racontées en Français ou en Lingala, étaient riches en connaissance et ponctuées des leçons morales.

Sur scène, alternativement sont passés deux conteurs et quatre conteuses. Kelvin Dikoke, Shardy Masamuna, Nadine Mbombo et Bénie Makaya sortent de l’atelier organisé  par la compagnie Théâtre de Marconte à l’occasion. Gaël et Jovitha Songwa étaient invitées.

Le fondateur et directeur technique de la compagnie Théâtre de Marconte, S Konde, a fait savoir son ambition d’organiser, au moins une fois le mois, la soirée de la parole avec les contes au programme pour faire revivre, tant soit peu, cette discipline. Les formations seront également organisées pour augmenter le nombre de conteurs.

Un outil de l’éducation

Le mot conte désigne à la fois un récit de faits ou d'aventures imaginaires et le genre littéraire, avant tout oral, qui relate lesdits récits. Le conte, en tant que récit, peut être court mais aussi long. Qu'il vise à distraire ou à édifier, il porte en lui une force émotionnelle ou philosophique puissante. Il était utilisé dans les sociétés traditionnelles africaines pour servir d’exemple dans les agissements.

C’était des moments de convivialité que de partager des contes. Les histoires racontées servaient à éduquer les plus jeunes voire de les dissuader à se conduire d’une certaine manière. Cela pourrait l’être encore aujourd’hui, estime la conteuse Jovitha Songwa.

« Si vous conseillez quelqu’un à la manière de la loi, la personne a un penchant vers le mal lui interdit. Mais quand vous lui racontez une histoire, elle peut s’identifier et changer facilement », a-t-elle dit à ACTUALITE.CD après le spectacle.

Elle a hérité l’envie du conte de son père. Mais Jovitha regrette de la disparition presque déjà consommée du conte actuellement.

« Le conte n’existe plus. Voilà pourquoi il y a des bêtises qui se passent. On pense que le conte est ancien mais les anciennes marmites, il ne faut pas les jeter, elles peuvent servir à un moment ou à un autre », dit-elle.

Avec les contes, on retient des histoires contenant des leçons morales, ajoute-t-elle. Les textes de loi peuvent disparaître dans la tête mais les histoires restent.

Emmanuel Kuzamba