RDC : le Conseil d’Etat envisage décréter une "fréquentation réduite" suite aux anomalies que présente son bâtiment

Illustration
Photo d'illustration

Le Professeur Félix Vunduawe Te Pemako, Premier président du Conseil d’Etat, et le Procureur général près cette juridiction, Monsieur Octave Tela accompagnés du Professeur Noël Botakile, Directeur de cabinet du Premier président et conseiller au conseil d’Etat, et du Greffier en Chef, ont procédé ce jeudi 10 mars 2022 à l'inspection de la salle d’audience du premier niveau du bâtiment du Conseil d’Etat. Les deux personnalités et leurs collaborateurs ont constaté que cette pièce, parmi les plus fréquentées du bâtiment, connaît une flexion dangereuse de sa dalle.

En dehors de cette pièce, la cave du bâtiment, la toiture et certaines pièces situées au 3ème niveau affichent également des fissures.

À en croire, l’architecte  Constant Luzitu du Bureau d’Etudes Betsaleel, le bâtiment n’inspire pas confiance, tout en expliquant ces personnalités les dangers qui guettent cet immeuble de 4 niveaux. 

Pour sa part, l’Ingénieur civil Bob Koffi de la même structure a insisté sur les nombreux dysfonctionnements constatés dans le bâtiment.

"Au niveau de la toiture, il y a des soucis concernant la vitesse de l’eau, l’étanchéité et la gestion des évacuations posent problème" a-t-il fait savoir devant la presse à l'issue de la visite d'inspection. Pour ces deux experts, la grosse inquiétude se situe au niveau de la salle d’audience qui présente une anomalie assez particulière.

"La dalle est en hourdis, c’est-à-dire à corps creux. Ce type de structures a des éléments porteurs à faible inertie, des poutres noyées dans la dalle. Son épaisseur ne peut dépasser 24 centimètres. Avec la portée de cette salle qui est d’environ 11 mètres, il y a danger puisque la dalle est en train de vibrer et la poutre porteuse présente déjà des fissures", a expliqué l’ingénieur Bob Koffi.

Le problème est assez grave, c’est la conclusion de tous. À ce stade, ces deux experts ont proposé d’approfondir les études du bâtiment pour identifier la source du défaut et dégager les moyens de le réparer. 

"Nous allons consulter les éléments de structure pour comparer le fonctionnement effectif du bâtiment au fonctionnement prévu dans les plans. Les dalles fléchissent mais cette flèche est insignifiante et ne peut donner lieu à une vibration perceptible. Il faut agir maintenant alors que la déformation est encore élastique. La phase plastique étant irréversible avant la dernière phase dite de rupture", a indiqué l’ingénieur Bob Koffi.

Face à cette situation, le Premier président a par ailleurs instruit pour des interventions ponctuelles avant le dégagement d’une ligne budgétaire en vue de permettre l’exécution des travaux d’envergure car il y a péril en la demeure.

Se confiant à son tour à la presse, le Conseiller principal en charge de la Communication et porte-parole du Conseil d'État, Achille Kadima Mulamba a révélé qu'il n'est pas exclu que les responsables décrètent, dans les prochains jours, la fréquentation réduite du bâtiment pour ne pas exposer les vies des occupants et de leurs visiteurs.

Ce bâtiment a été inauguré en Février 2015 par le Président Joseph Kabila Kabange. Ce bâtiment compte deux parkings, un à l’arrière et un autre au sous-sol, où se trouvent aussi les maisons de détention. Il a été construit grâce à un financement de l'Union Européenne autour de 3 millions d'euros.

Clément Muamba