RDC : des Kinois réagissent au sujet de l’incursion de l’armée rwandaise à Kibumba

Photo/ Actualité.cd
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Il y a eu échanges des tirs, hier 18 octobre, entre les FARDC et l’armée rwandaise, après une incursion de quelques militaires du Rwanda dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu. Alors que l’ambassadeur Karega évoque un « incident d’erreur souvent répétée », les autorités militaires en RDC signalent que « des cas de pillages ont été signalés et six villages ont été brièvement occupés ». Ce mardi à Kinshasa, hommes et femmes s'expriment à ce sujet. 


« Nous avons tous hérité des terres de la part de Dieu et de nos ancêtres. Lorsqu’une armée régulière se permet de faire une incursion dans un territoire qui n’est pas le sien, cela peut se révéler comme un défi lancé à cet Etat, » dit Antho Bomboko, vendeuse des braises 

Et de poursuivre, « peut-être voudrait-elle prendre le contrôle d’une zone ou autre chose ? Cet acte ne doit pas rester impuni. » 


L’incident suscite également des interrogations de la part de Eugène Bapendi, travailleur sur un chantier à Lingwala. « On parlerait d’une milice, on peut comprendre, sans négliger la gravité d’une incursion. Mais quand on apprend qu’il s’agit plutôt d’une armée régulière rwandaise, il y a de quoi s’interroger. Pourquoi ces militaires ont-ils violé le territoire congolais ? Que voulaient-ils ou que projettent-t-ils de faire ?» s'interroge-til. 


Abondant dans le même sens, Jordan Emoti, ancien étudiant de droit à l’Unikin appelle les autorités congolaises à lancer des enquêtes pour en connaitre les motivations. « Une armée régulière ne peut pas pénétrer sur le sol d’un autre Etat sans aucune autorisation. Au-delà de leur présence sur le sol congolais, il y a eu échanges des tirs avec les FARDC et cela a occasionné un déplacement de la population. Il faut des enquêtes pour en connaitre les motivations,» conseille Jordan Emoti.


Sécuriser les frontières de la RDC


Dans sa version des faits, l’ambassadeur rwandais Vincent Karega précise que l’incident a eu lieu dans un espace où il est « très difficile d’identifier à l’œil nu la frontière ». Parmi les Kinois, Grace Kalemba et Mimie Ndonga évoquent l’importance de limiter et sécuriser les frontières congolaises. 


« Je ne suis pas très surprise par cette incursion. Ce n’est pas la première fois que le Rwanda soit impliqué dans une invasion, une attaque ou des cas de viol sur le sol congolais et particulièrement à l’Est. Je demanderai aux autorités congolaises de renforcer la sécurité aux frontières pour éviter la répétition de ces faits » dit Grace Kalemba, étudiante en faculté de médecine UPC. 


A Mimie Ndonga, de renchérir, « nous sommes un Etat à part entière. Et les autorités congolaises devraient veiller sur tous les actes qui sont signalés sur nos frontières. Rien ne va dans ce pays à tel point qu’une armée étrangère  puisse pénétrer sur le sol congolais sans une entente préalable, cela nous inquiète énormément. A la population de cette région, sachez que nous sommes ensemble, nous allons nous battre jusqu’à ce que la paix revienne à l’Est ».  


Par ailleurs, les Kinois que nous avons rencontré ont suggéré à la population, de faire confiance à l'armée dans cette région et de croire que l’Etat congolais travaille pour le retour de la paix à l’Est.

Prisca Lokale