RDC-Nyiragongo : les sinistrés et déplacés retournent à Goma sans attendre l'aval des autorités

Plusieurs personnes ayant fui les risques liés à l’éruption du volcan Nyiragongo continuent à rentrer à Goma plutôt que de rester dans leurs lieux de refuge. Plusieurs déplacés avaient fui jusqu’à Kiwanja dans le territoire de  Rutshuru, d’autres avaient pris la direction de Sake dans le territoire de Masisi, ainsi que de Minova et Bukavu dans la province du Sud-Kivu. D’autres encore se sont réfugiés au Rwanda voisin.  Les retournés précisent que les conditions de vie dans leurs lieux de refuge sont difficiles.

« Je viens de Kiwanja d’où je me suis réfugié avec tous les membres de ma famille. Là bas, les conditions de vie sont très difficiles. Les maisons d’accueil sont saturées. Et même la vie dans des stades où certains sont accueillis n’a pas été du tout facile. Pas d’eau, de nourriture et même des installations hygiéniques. Je préfère rentrer parce qu’il a toujours été dit, il n’y a pas mieux que chez soi. Bref, il ne fallait pas attendre l’autorisation du gouverneur alors que ceux qui sont à Goma nous disaient que tout allait bien », témoigne Samy Kambale, un père de famille.

Certains dont les maisons n’ont pas été consumées par la lave ont été victimes de vol. Ils appellent à l’assistance.

« Tel que vous le constatez, tous mes biens ont été pillés dans ma maison quand j’étais en refuge à Sake. Je soupçonne les personnes qui sont restées au quartier. Là où nous avons fui, la vie difficile nous a poussés à rentrer. Voilà maintenant que tout a été volé. Je vais commencer par quoi ? Nous avons donc besoin de l’assistance, sinon, nous allons tous mourir. Nous avons fui le volcan pour ne pas mourir mais la faim constitue un autre volcan qui va nous décimer, si rien n’est fait », témoigne pour sa part un autre retourné.

Puisque les données sismiques enregistrées le mercredi 2 juin 2021 font état d'une diminution sensible de la magnitude et des tremblements de terre, le gouverneur du Nord-Kivu, le lieutenant-général Ndima Constant, a instruit les services appropriés d'effectuer une descente sur terrain afin d'évaluer la possibilité d'un probable retour progressif des populations évacuées, dans les jours qui suivent. Il a toutefois recommandé à la population de rester vigilante, à l'écoute des informations.

Jonathan Kombi, à Goma