Etat de siège : la VSV demande aux officiers généraux nommés gouverneurs de ne pas décevoir la population ni trahir la confiance du Chef de l'État

La RN4 dans la cité d'Oicha au Nord-Kivu/Ph ACTUALITE.CD

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) salue la décision salutaire prise par le Chef de l’Etat après consultation avec les animateurs d’autres institutions notamment le Président du Sénat, le Président de l’Assemblée Nationale ainsi que le Premier ministre, et ce, consécutivement à l’état de siège proclamé dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, vendredi 30 avril dernier.

A en croire cette organisation de la société civile, cet état de siège est d’autant plus important en ce qu’il vise à combattre et à éradiquer tous les groupes armés qui sèment la désolation  et la terreur à l’Est de la RDC avec de graves atteintes aux droits humains entre autres des massacres à répétition et autres tueries à coup de machettes, des pillages des biens privés, des viols des femmes et des filles, des incendies des maisons causant ainsi des déplacements massifs des milliers des Congolaises et des Congolais.

« la VSV saisit cette occasion pour demander aux officiers généraux nommés comme gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en l’occurrence les Lieutenants-Généraux LUBOYA NKASHAMA et NDIMA KONGBA Constant et leurs vice-gouverneurs respectifs notamment les Commissaires divisionnaires ALONGA BONI Benjamin et EKUKA LIPOPO de ne pas décevoir la population congolaise et de ne pas trahir la confiance leur faite par le Chef de l’Etat congolais en mettant tout en œuvre à travers des exploits positifs attendus d’eux pour redorer l’image des FARDC longtemps ternie par certains officiers militaires congolais devenus affairistes et moins préoccupés par la sécurité de la population », recommande cette organisation dans un communiqué rendu public ce jeudi 6 mai.

Pour la VSV, il est temps que l’Etat congolais s’assume pour un réel rétablissement de l’autorité de l’Etat à l’Est du pays afin de permettre à toutes celles et à tous ceux qui vivent dans cette partie de vivre dans la paix et la sécurité.

« La VSV invite également les populations des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri à collaborer étroitement  avec les officiers militaires et policiers nommés par le Chef de l’Etat à la tête de ces deux provinces afin de leur faciliter la tâche dans l’éradication totale des groupes armés pour que la paix et la sécurité soient effectives dans ces deux provinces », a-t-elle ajouté. 

La VSV est consciente que l’état de siège mettra à mal certaines libertés publiques au nom de la sécurité et de l’ordre public. Cependant, elle ne tolèrera nullement les violations des droits humains ne relevant pas de la restriction légale de la jouissance de certains droits reconnus par les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme.

« L’état de siège ne peut jamais justifier et sous aucun prétexte les violations du droit à la vie, la pratique de la torture, les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, l’esclavage, la liberté d’expression,… Ainsi, compte tenu des suspicions graves des violations des droits humains qui pèsent sur certaines autorités militaires provinciales nommées par le Président de la République, la VSV  invite la population de l’Ituri et du Nord-Kivu à une vigilance tous azimuts sur le respect strict des droits humains par tous y compris les autorités militaires elles-mêmes », a-t-elle souligné.

La VSV invite les organisations des droits humains et autres acteurs de la Société Civile à travailler ensemble et en solidarité pour un monitoring quotidien régulier de la situation des droits humains dans les provinces du Nord- Kivu et de l’Ituri soumises à l’état de siège pour que les responsables des violations des droits humains répondent de leurs actes.

Décidé en conseil des ministres le vendredi dernier, l'état de siège entre en vigueur ce jeudi 6 mai 2021. Pour ce faire, le Président de la République a déjà désigné les gouverneurs militaires et policiers censés diriger les provinces de l'Ituri et Nord-Kivu pendant la période de l'état de siège.

Clément MUAMBA