Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, la vice-présidente du Réseau des Femmes parlementaires de l’Assemblée Nationale de la RDC, Maguy Rwakabuba livre son point de vue à ACTUALITE.CD à propos des moyens à mettre en place pour une lutte efficace contre les violences domestiques.
« Ces journées nous interpellent tous. Elles nous appellent à être encore plus vigilants et continuer à combattre toutes les formes de violences que subissent les femmes dans nos sociétés. En RDC, et plus précisément au niveau de l’Assemblée Nationale, le fait que nous ayons aussi une femme présidente de la Commission Droits de l’Homme est très encourageant », explique Maguy Rwakabuba.
Le Congo se mobilise pour éliminer les violences à l’égard des femmes
En avril 2010, après une rencontre avec des associations des femmes et une visite à l’hôpital de Panzi (Bukavu, au Sud-Kivu) où des centaines des femmes survivantes des violences sexuelles sont prises en charge par l’équipe chapeautée par le docteur Denis Mukwege, Margot Wallström, envoyée spéciale de l’ONU pour les violences faites aux femmes et aux enfants dans les conflits en RDC, avait au cours d’un point de presse qualifié la RDC de la « capitale mondiale du viol ».
Ce point de vue avait largement été commenté et contesté dans la sphère politique congolaise. Jeannine Mabunda (actuelle président de l’Assemblée Nationale), à l'époque conseillère spéciale du président Joseph Kabila, Julienne Lusenge, une des militantes phares des droits des femmes dans le pays rejetant cette affirmation de Margot Wallström, avaient appelé la communauté tant nationale qu’internationale à reconnaitre les efforts que fournit le pays pour assurer le bien-être des femmes.
Dix ans après, Maguy Rwakabuba souligne les avancées en termes d’impunité
« A un certain moment, il y a eu énormément de scandales sexuels en RDC. Le pays avait même été quasiment désignée comme la capitale mondiale du viol», dit-elle.
Et d’ajouter :
« Ce n’est pas en un jour que l’on peut en découdre avec ce problème des violences. Il s’agit ici d’une action à mener tous les jours tant dans la prévention que la sensibilisation. Et cette lutte commence dans notre entourage. Il y a eu des progrès au fil du temps parce que de nombreux procès ont eu lieu et les auteurs de ces actes ont été condamnés selon la loi. C’est aussi une contribution dans la lutte contre l’impunité. Cependant, il reste encore un grand travail à faire. Et le Congo se mobilise pour y arriver ».
Enfin, Maguy Rwakabuba fait savoir la part de l’Assemblée Nationale, dans la lutte contre les violences faites aux femmes.« Au niveau de l’Assemblée Nationale, nous n’allons pas uniquement voter de nouvelles lois. Mais surtout nous allons et nous devons veiller à l’application de toutes les lois en rapport avec les violences faites aux femmes qui existent » a conclu la députée nationale élue du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Pour rappel, Maguy Rwakabuba a été élue par consensus, vice-présidente du Réseau des femmes parlementaires le 21 Juillet 2020. Débutée le 25 novembre, la campagne des 16 jours d’activisme contre VBG va jusqu’au 10 décembre. Le thème mondial pour cette année est « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! ».
Prisca Lokale