RDC : Une série d’activités projetées par les organisations de la société civile à Kisangani pour commémorer les 10 ans du rapport mapping

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Des organisations de la société civile ont saisi ce vendredi 25 septembre, le maire de la ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo pour l'informer d'une série d'activités qu'elles comptent organiser dès la fin du mois de septembre jusqu'à la fin du mois d'octobre. Ces activités, précisent-elles, rentrent dans le cadre de la commémoration de 10 ans du rapport mapping des Nations-Unies sur les crimes les « plus graves » commis en RDC entre 1993 et 2003.

Le rapport mapping a été publié par l’ONU en 2010. Parmi ces activités figurent une conférence-débat, une campagne pour le tribunal pénal spécial et la publication des listes des présumés auteurs des crimes.

« En effet, à compter de la fin du mois de septembre 2020 jusqu'à la fin du mois d'octobre, nous organisons notamment : 1. conférence débat sur le thème '' rapport Mapping de Nations-Unies sur les crimes les plus graves commis en RDC : 10 ans après, où en est-on ? Que faire ?" (Le 29 septembre 2020) ; 2. Marche pacifique pour demander la dignité des congolais et la justice pour toutes les victimes de la RDC. (le 1er octobre 2020) ; 3. Campagne pour le tribunal pénal international et la publication de la liste des auteurs présumés des crimes (tout le mois d'octobre) », peut- on lire dans leur correspondance à l'autorité urbaine de Kisangani.

Parmi les organisateurs, il y a notamment le Conseil de l'Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC), l'Eglise du Christ au Congo (ECC), l’archidiocèse de Kisangani, la Dynamique des Universités Congolais (DUC), Filimbi, Lucha, Mouvement des Indignés.

L’appropriation de cette initiative par Kisangani n’est pas un fait de hasard. En juin 2000, cette ville était dévastée par la guerre dite de "six jours" qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise. Plus de 700 personnes, des civils, avaient été tuées et plus de 400 habitations détruites lors des affrontements.

A Kinshasa, le porte-parole de l’ECC avait annoncé la semaine dernière que son église va entamer dès le 1 octobre une sensibilisation sur le rapport mapping. Le Prix Nobel de la Paix, Dr Denis Mukwege avait annoncé il y a quelques semaines, une journée de sensibilisation sur le rapport mapping pour le 1 octobre.

C'est qu'il faut savoir du rapport mapping de Nations Unies

Le rapport de mapping de l'ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d'une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois. Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations-Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre.

Ce rapport est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.

Berith Yakitenge