RDC : Kinshasa ne condamne pas l’irruption des miliciens CODECO à Bunia

Le président de la république, Félix Tshisekedi/Ph Présidence

Le conseil des ministres présidé ce vendredi 4 septembre par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi n’a aucunement condamné l’irruption des miliciens CODECO la même journée dans la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.

Ces miliciens lourdement armés ont pourtant paralysé la ville en créant une psychose au sein de la population, principalement dans le quartier Bankoko où ils s’y sont rendus pour exiger la libération de leurs compagnons détenus à la prison centrale de Bunia.

Le gouvernement a simplement expliqué dans son compte-rendu que « la présence des miliciens CODECO « rendus » dans le Sud-Est de Bunia en provenance de leurs sites de EZEKERE, KANTONI et ZUMBE est due à des préoccupations en rapport avec leurs conditions de vie après la reddition et à celles consécutives à l’incarcération de certains des leurs. »

Et conclure : « En fin de compte, les concernés se sont rendus aux autorités sous la couverture de nos forces de l’ordre qui les ont ramenés vers leurs sites. »

Selon le directeur de la prison centrale de Bunia, le major Camille Nzonzi, plus de 300 présumés miliciens CODECO sont en prison. Et aucun d’entre eux n’a été libéré vendredi malgré l’irruption des combattants dans la ville.

Kinshasa n’a donc pas condamné l’acte posé par les miliciens, ni expliquer les dispositions prises pour prendre en charge les miliciens afin d’éviter le pire prochainement.

Ces miliciens se sont regroupés dans les localités voisines de Bunia depuis plus d’un mois suite aux négociations entreprises par une délégation d’anciens chefs de guerre de l’Ituri dépêchée par Félix Tshisekedi en Ituri. Ces miliciens ont pris l’engagement d’un cessez-le-feu unilatéral et attendent la suite du processus qui devrait se poursuivre avec le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR).