Plusieurs charges sont retenues par le collectif « sauvons l’UDPS » contre Jean Marc Kabund, dont il décrit la gestion à la tête du parti. Les membres de cette structure qui a vu le jour ce vendredi 13 mars évoquent par exemple « la mise en écart du statut du parti par l’usage abusif du mandat émis par le président du parti en date du 22 janvier 2019 ».
Des cadres de l'UDPS comme Jacquemain Shabani et autres élus du parti à l'instar de Peter Kazadi et Paul Tshilumbu composent cette structure.
Dans la déclaration lue par Paul Tshilumbu, député national et porte-parole du parti, il est également reproché à M. Kabund « l’atomisation de tous les organes du parti y compris la présidence transformé en un club des copains dans le but de s'accaparer et de fouler au pied les efforts des pères fondateurs et tous ceux qui ont sacrifié les meilleurs d’eux-mêmes pour que l’UDPS en arrive là où elle est aujourd’hui, la gestion opaque du parti qui ne lui permet pas d’être une véritable machine du pouvoir en vue de soutenir le Chef de l’Etat dans ses efforts pour redresser le pays, les soupçons graves et persistants du trafic des postes du parti en faveur des personnes étrangères au combat, l’amateurisme irréversible et l’incapacité de gérer les ressources humaines du parti et de fédérer toutes les filles et fils du parti autour d’un même objectif, une conflictualité inutile à des fins entretenues pour gérer de manière délibérer l’aura du Chef de l’Etat en vue de la préparation de ses propres ambitions. »
Le collectif « sauvons l’UDPS » dit constater la « dérive dangereuse » dans la gestion du parti par le président intérimaire. Ce poste qui, d’après eux n’existe pas dans le statut du parti.
C’est depuis le 22 janvier 2019 que Félix Tshisekedi alors Président de l’UDPS, avait signé un mandat spécial, confiant à Jean-Marc Kabund, alors secrétaire général, « toutes les prérogatives reconnues au Président du parti jusqu’à la fin de son indisponibilité ». Kabund avait par la suite désigné Augustin Kabuya pour le remplacer au poste de secrétaire général. Ce remaniement avait créé des remous au sein du parti. Plusieurs cadres dont la majorité des membres du « collectif sauvons l’UDPS » avaient dénoncé la violation des statuts du parti.
Le collectif s’est exprimé un jour après la publication d’un document signé par Jean-Marc Kabund mettant en place un nouveau directoire de la Commission électorale permanente du parti écartant de ce fait Jacquemain Shabani qui en exerçait les fonctions de président. M. Shabani qui qualifie ce document de “torchon” promet d’attaquer la décision de Kabund en justice. Jeudi, des dizaines de combattants de l’UDPS ont manifesté leur colère devant le siège du parti à Limete. Ils ont réclamé notamment l’organisation du congrès pour élire de nouveaux dirigeants afin de mettre un terme au régime des intérimaires au sein du parti.
Ivan Kasongo