L’An 1 de Tshisekedi : la RDC est restée la « continuation d'un système qui a montré ses limites pendant 18 ans », selon Jacques Djoli

DROITS TIERS

Le député de l'opposition Jacques Djoli a réagi, ce 24 janvier, à  l'an 1 de l'alternance en RDC. Cet élu du Mouvement  de Libération du Congo (MLC) ne voit pas effective l'alternance politique en RDC. Il estime que l'alternance n'est pas simplement le changement à la tête d'une institution,  c’est aussi le changement de mode de gouvernance, ce qui n'est pas vérifiable au pays, selon lui.

 

« L'alternance ce n'est pas le changement à la tête d'une institution tout simplement, c'est le changement  de mode de gouvernance, c'est voire même une alternative. Hors nous n'en sommes pas là.  Nous sommes dans une continuation  d'un système qui a montré ses limites pendant 18 ans, qui s'est recroquevillé et a opéré une mutation en se dotant d'une couverture qui lui sert à continuer de pérenniser son système que ça soit dans les provinces ou au niveau central.  Nous ne voyons pas comment M. Tshisekedi va changer,  c'est impossible parcequ'il dans une cohabitation,  Il n'est pas le chef de la majorité. La majorité réelle  qui gouverne est à  Kingakati[ferme de Joseph Kabila] et tout ce que lui fait, c'est tout simplement de la pacotille ou de la poudre aux yeux »,  a dit à ACTUALITE.CD, le député Djoli.  

 

Il voit le bilan de Félix Tshisekedi au bout d'un an négatif à cause de sa « présidence contrariée ». 

 

« Son bilan ne peut être que négatif parce qu'il n'a pas de pouvoir réel. Il est dans une présidence contrariée. Car il n'a pas de majorité parlementaire. La majorité qui devait le soutenir ne peut pas le faire. Donc, c'est une majorité qui a adopté cette stratégie pour conserver le pouvoir. Et, ils se servent n'est-ce pas de masque Tshisekedien tout simplement pour conserver les acquis. Je ne vois pas la marge de manœuvre dont dispose Félix pour déverrouiller ou changer le système », estime-t-il. 

 

 

Pour s'en sortir,  cet enseignant de droit pense qu'il faut déclencher les mécanismes de réformes dans les différents secteurs de la vie nationale.

 

« La coalition ou la cohabitation sont des mécanismes traumatisants pour les institutions même  dans les vieilles démocraties. Ce n'est pas seulement chez nous.  Elles ne peuvent fonctionner que pour des intérêts partisans c’est-à-dire  que seuls les acteurs se servent. Mais,  en termes de gouvernance,  Il ne faut pas espérer grand-chose. Que ça soit au niveau central ou au niveau des provinces. Tout est bloqué, Il y a des provinces entières qui ne fonctionnent parce que des intérêts sont divergents. Ne parlons même pas des élections municipales et locales qui sont renvoyées au Caland Grec. Donc,  au-delà de la volonté déclarée des uns des autres,  Il faut se mettre en évidence que nous sommes dans une impasse et qu'il est important que ceux qui s'estiment avoir le pouvoir lancent des mécanismes pour que nous pussions faire des vraies réformes. La réforme  du système électorale qui nous amène dans ce blocage, la réforme de notre système judiciaire,  La requalification de notre système  politico-administratif. Même dans le secteur économique, nous nous sommes rendus compte que la Gecamines est entrée dans les considérations politiciennes qui n'ont rien avoir avec la rentabilité d'une entreprise. Que ça soit la MIBA où les intérêts parentaux ou familiaux ont pris en otage la gestion. Donc,  Il faut vraiment se mettre en évidence et regarder la réalité en face », conclut-il.

 

Il fustige l'attitude de Jeanine Mabunda, présidente de l'Assemblée nationale, acteur-clé de la majorité au parlement  qui affirme qu'à tout moment,  sa majorité est prête à déclencher l'empêchement ou  mise en accusation le Président de la République. 

 

 

 

Berith Yakitenge