Une délégation d’étudiants de l’Université de Kinshasa (Unikin) est allée voir, ce jeudi 9 janvier, la conseillère du Chef de l’État en charge de la jeunesse et lutte contre les violences faites à la femme. Objectif de la démarche : solliciter l’implication du président Félix Tshisekedi pour la levée de la mesure portant suspension des activités au sein de leur université.
Auprès de Chantal Mulop, cette délégation estudiantine a expliqué que la mesure portant suspension des activités à l’UNIKIN pénalise les étudiants, surtout ceux qui viennent des provinces.
« J’ai apporté les revendications des étudiants auprès de la conseillère du Chef de l’État afin qu’elle nous aide à les faire parvenir auprès du président Felix Tshisekedi. Je lui ai demandé de plaider pour nous afin que cette mesure soit levée au plus vite afin de nous permettre de terminer l’année en douceur. En tant que coordonnateur, j’ai reçu les étudiants qui viennent de l’intérieur du pays qui en ce moment ne savent pas quoi faire pour vivre, manger ou dormir. Ce qui est pénible », a indiqué Arsène Mulumba, coordonnateur des étudiants de l’Unikin.
La Conseillère a promis de présenter ces revendications des étudiants au président de la République, absent de la capitale.
Elle a toutefois expliqué à ses hôtes que les activités ont été suspendues pour permettre aux services d’identifier les infiltrés, en vue de garantir la sécurité des étudiants.
« Les étudiants sont venus nous voir pour nous amener leurs revendications que nous allons présenter au président de la république. La fermeture de l’Unikin à cause des émeutes qui ont eu lieu dans cette institution nous pousse à réfléchir. Il ne faut pas oublier que les étudiants sont en pleine année académique. On ne peut pas les empêcher de continuer leurs études. On doit essayer de trouver des solutions pour qu’ils reviennent à l’université. Mais ils doivent savoir que l’université a été fermée pour leur propre sécurité. Il y a beaucoup d’infiltrés au sein de l’Unikin. Il y a de ceux qui sont là depuis plus de 10 ans et de ceux qui ont déjà finis les études. On doit essayer de sécuriser cette université en identifiant les vrais étudiants. On doit forcément trouver des solutions pour des étudiants qui viennent des provinces », a rassuré Chantal Mulop.
Dans un communiqué publié mardi 07 janvier, le ministre de l'ESU a demandé aux étudiants de l’UNIKIN résidants dans les homes d’évacuer volontairement le lieu endéans 48 heures, en vue de permettre l’identification des occupants et une réinstallation rapide dans les homes des seuls étudiants réguliers.
Cette décision faisait suite aux soupçons d’infiltrations des homes d’étudiants, après des affrontements entre étudiants et policiers survenus lundi 6 et mardi 7 janvier au campus de l’Unikin, et sanctionnés par la mort d’au moins un policier et la destruction de plusieurs matériels, dont les bureaux administratifs de l’APUKIN et l’agence de la BCDC. La police intervenait pour tenter de calmer les étudiants qui manifestaient contre la majoration des frais académiques.
Christine Tshibuyi