Les activités socio-economiques sont restées paralysées, ce samedi 27 juillet, à Beni (Nord-Kivu) suite à deux journées de grève générale décrétée par la société civile, en réponse à la résurgence des tueries dans la région. A Mavivi, Mangboko, Mbau, Oicha, Mayimoya et Eringeti, des entités situées le long de la route nationale numéro quatre (RN4), les portes de différentes boutiques sont restées fermées. Des marchés n'ont pas été opérationnels.
Les taxis n'ont pas emprunté la route, seules les motos des particuliers étaient visibles dans la région. La population réclame le retour de la paix après les tueries cette semaine d'une vingtaine de civils et exige la présence du président Félix Tshisekedi dans la région. Sur ACTUALITE.CD, la société civile locale menace de manifester devant la base de la MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo) pour connaître sa responsabilité dans le retour voulu de la paix à Beni.
« Il n'y a pas d'opérations militaires contre ces ADF, il y a une sorte de relâchement dans ces opérations, nous avons constaté que l'armée joue à la défensive raison pour laquelle nous avons décidé que le chef de l'État puisse venir s'imprégner de la situation et voir comment on peut réactiver la machine des opérations en cours. Nous sommes dans une série d'actions, on a commencé par deux journées ville morte, le dimanche nous allons faire une évaluation et voir quelle action mener ensemble, il y a risque qu'on soit à la base de la Monusco pour demander la raison de sa présence ici », a déclaré à ACTUALITE. CD, Lewis Saliboko, secrétaire rapporteur de la société civile de Beni.
La région de Beni connaît une série de massacres des civils que des sources officielles attribuent aux rebelles ADF (Forces Démocratiques Alliées), depuis 2014. La société civile locale parle de plus de 1 500 morts à l'intervalle de cinq ans, la plupart des victimes tuées à la machette.
A son arrivée à Beni pendant la campagne électorale de la présidentielle de décembre 2018, Félix Tshisekedi, alors candidat, avait promis de s’y installer, une fois élu, en vue de stopper ces massacres, restaurer la sécurité et pacifier la région. Mais, près de six mois après son investiture, de nouveaux massacres ont resurgi et aucune promesse n'est jusque-là réalisée, s'inquiètent les forces vives locales.
Yassin Kombi