Deux corps sans vie ont été retrouvés, ce mercredi 24 juillet, à Mulobya, entité située à 3 km à l'ouest de la localité de Mayimoya, près d'eringeti, en territoire de Beni (Nord-Kivu). Les victimes ont été tuées par arme à feu ou machette, la société civile locale attribue le forfait aux rebelles ougandais de Forces démocratiques alliées (ADF).
"Le matin de ce mercredi, nous venons de retrouver deux corps sur l'axe routier Mayimoya-Samboko, ces deux civils étaient tués par les rebelles ADF selon le mode opératoire que nous avons vu sur leurs corps et la population s'inquiète par le fait que cela se passe dans la partie ouest du territoire", a déclaré Bravo Vukulu, président de la société civile d'Eringeti.
Cette nouvelle tuerie porte à 28 le nombre des civils tués à Beni, en moins d'une semaine. Sur mot d'ordre de la société civile, la population du territoire de Beni, sur l'axe Mavivi-Eringeti, a observé une journée de deuil, ce mercredi, pour enterrer les victimes de récentes tueries. Les activés ont été paralysées également à Eringeti où le corps du chef de la localité, tué par des hommes armés, samedi dernier, à son domicile, a été mis en terre ce mercredi sur fond d'émotion.
"Toutes les activités étaient paralysées, les habitants étaient beaucoup plus concentrés à enterrer le corps du chef Amundala. Cependant, ils demandent au comité de sécurité local de leur présenter le résultat des enquêtes sur la mort du chef, pour que l'auteur de cet acte soit traduit en justice", a dit Barack Bin Mwaka, habitant d'Eringeti, joint par ACTUALITE.CD.
Le territoire de Beni est ensanglanté par les exactions des ADF, depuis près de 5 ans. Le scénario est le même : les assaillants attaques, tuent des civils ou militaires, s'en prennent aux biens, incendient des maisons et l'armée intervient soit pendant ou après la commission des exactions.
Lancées, reformées ou amplifiées... les opérations des FARDC sont en cours depuis 4 ans contre ces rebelles retranchés en RDC, depuis 1995.
Les casques bleus de l'ONU font partie de leurs victimes. En décembre dernier (2018), 15 d'entre eux avaient été tués lors d'un assaut près du pont Semuliki, à Beni. Ces rebelles ougandais, essentiellement musulmans, sont soupçonnés d'avoir tué 15 Casques bleus lors d'un assaut sans précédent à la base des Nations unies de Semuliki, dans le territoire de Beni.
L'armée congolaise (FARDC) crie depuis à une guerre "asymétrique" ou du "terrorisme". Certaines attaques attribuées par le gouvernement à l'ADF avaient été revendiquées par l'Organisation terroriste internationale, Etat islamique (El), en mars dernier .
L'ONU et Kinshasa qui font face à une centaine de groupes armés locaux et étrangers dans l'est congolais - depuis plus de 20 ans - doutent encore du lien entre les ADF et cette organisation terroriste internationale.
Yassin Kombi