Réagissant à l'urgence sanitaire déclarée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à cause de l'épidémie d'Ebola qui sévit dans les provinces du Nord - Kivu et Ituri, la présidente de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a réclamé une nouvelle méthode dans la riposte.
"Les preuves sont évidentes : des personnes continuent de mourir au sein de leurs communautés, les agents de santé sont toujours contaminés et la transmission se poursuit. L’épidémie n’est pas maîtrisée et nous devons changer de méthode", a déclaré Dr Joanne Liu dans un communiqué.
La responsable de l'ONG Médicale affirme avoir constaté à quel point "il est difficile de faire face à cette épidémie. Nous devons faire le point sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas", a-t-elle indiqué.
La déclaration de l'urgence sanitaire de portée mondiale "ne doit ni impacter les restrictions de mouvement ni passer par un recours à la contrainte pour les populations impactées. Les communautés et les patients doivent rester au centre de la riposte et être des participants actifs", a dit Liu.
Le Professeur Robert Steffen, chef du Comité d'urgence de l'OMS a demandé aux Etats de ne pas utiliser le statut d'urgence mondiale "comme excuse pour imposer des restrictions au commerce et aux déplacements".
Dans son communiqué, la cheffe de MSF remet en cause la recherche des cas contacts qui "n’est pas totalement efficace" et recommande une approche "de plus grande envergure" pour la prévention de l’épidémie.
L'Urgence a été déclarée après qu'un cas confirmé a été détecté à Goma, chef - lieu de la province du Nord - Kivu. l'épidémie touche également l'Ituri. Dans les deux provinces frontalières avec Rwanda et l'Ouganda, les autorités ont déjà recensé 1 676 décès dont 1 582 parmi les 2.418 cas confirmés.
Christine Tshibuyi