Éradiquer le chômage, mettre plus de moyens dans l’agriculture, conscientiser les autorités… Cette année, à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la faim, la rédaction Femme d'Actualité.cd a rencontré quelques femmes à Kinshasa qui donnent leurs points de vue et proposent des solutions pour endiguer ce fléau.
Huguette Kabeya, épouse et mère de deux filles, estime qu'il faut augmenter le nombre d'emplois dans le pays. "Ceux à qui nous avons confié la gestion du pays devraient comprendre que derrière chaque homme engagé dans une entreprise et mieux payé se cache une famille qui ne peut pas manquer d'un minimum de nourriture. Les nouvelles autorités de la RDC doivent songer à multiplier le nombre d'emplois dans le pays", confie la vendeuse des légumes au marché Zigida, dans la commune de Kinshasa.
Irène Bukasa travaille dans une entreprise privée en ville. Elle préconise une amélioration des conditions de travail. "Vaincre la faim dans un pays comme celui-ci nécessite une approche holistique. Nous dépensons de l’énergie pour un métier qui ne nous rapporte même pas 300 dollars par mois. Il y a des enfants à scolariser, le loyer à payer, les provisions à faire. A cela s'ajoute les imprévus telle que la maladie. Nous quittons tôt pour rentrer tard sauf le weekend. Notre rémunération ne suffit pas à satisfaire tous nos besoins", explique Irène.
Marie Nzele, mère d'une famille nombreuse pense que c'est la volonté qui manque aux autorités congolaises. "La faim est une question que l’on ne devrait même pas aborder en RDC. Nous avons un sol riche, tout ce qui nous manque, c'est la volonté des autorités du pays. Pendant les campagnes électorales, ce sont les intérêts du peuple qui sont chantés par tous les candidats. Mais, une fois qu'ils sont au pouvoir, ils abandonnent le peuple à son triste sort", s’inquiète Marie avant d'ajouter "nos élus devraient voter des lois pour le secteur agricole et favoriser l'agriculture industrielle. C'est ainsi que la faim sera vaincue."
Mère Mete, devant ses épices sur l'avenue du Marché, évoque la baisse des prix des aliments de première nécessité. " Pour vaincre la question de la faim dans notre pays, tout doit passer par la stabilisation de la monnaie et la baisse des prix des produits alimentaires de première nécessité pour permettre à chaque Congolais de manger à sa fin. Même avec le salaire moyen d'une personne, elle doit être en mesure de s'approvisionner en tout", souligne-t-elle.
Ces quatre femmes représentent un échantillon des millions de mères kinoises qui se battent au quotidien pour nourrir leurs familles.
Prisca Locale