Des femmes ainsi que différentes organisations du mouvement « Rien sans les femmes » se réunissent, du 06 au 07 juin, à Kinshasa, afin de finaliser le rapport parallèle au 8ème rapport de la RDC sur la Convention et l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de la femme (CEDEF). Ce rapport sera présenté le 09 juillet 2019 à l’occasion de la 73ème session des Nations Unies du Comité de cette convention.
Ces femmes réunies en synergie ont pour projet de présenter au Secrétariat Général des Nations Unies les progrès réalisés et les difficultés rencontrées dans le cadre de la lutte contre la discrimination à l'endroit de la femme.
"Nous avons commencé la rédaction de notre rapport depuis 2011. Il devait être prêt en 2016 afin d’être présenté en 2017, comme c’était initialement prévu. Mais comme le gouvernement avait pris du retard, il n'a pas pu présenter son rapport celle année-là, et nous, nous ne pouvons présenter notre rapport qu’après celui du pays », explique Astrid Tambwe, coordonnatrice du Groupe d’action pour les droits de la Femme (GADF) tout en expliquant que « cette fois-ci, la RDC va présenter son 8ème rapport le 09 juillet. Nous sommes réunies afin d'actualiser ce rapport parallèle qui prend en compte toutes les catégories sociales et tous les problèmes que connaissent les femmes."
Pourquoi un rapport parallèle ?
Astrid Tambwe affirme que ce rapport parallèle veut appuyer celui du gouvernement en vue de présenter au comité du CEDEF, la situation telle que vécue par la population congolaise. "En tant que société civile, nous sommes appelés à mettre à la disposition du comité du CEDEF, le rapport contenant la réalité telle qu’elle se présente. L’Etat reçoit des informations de par ses services, mais il a besoin de connaître les informations provenant de la population telle qu’elle les vit sur le terrain. C’est pourquoi, notre rapport est d’abord destiné à l’Etat, et dans nos discussions, il pourra voir dans quelles mesures relever les défis ", souligne Solange Washiga, secrétaire exécutive du Mouvement des femmes pour la paix. Pour elle, ce rapport reprend avec précisions les problèmes que connaissent les femmes au quotidien.
Avec ses 16 ans passés dans la lutte contre les discriminations faites aux femmes, Solange Washiga affirme que l’une des raisons des discriminations à l’égard des femmes ce sont les inégalités sociales. Cette militante pour les droits de la femme a plusieurs projets, notamment celui de faire connaître à toutes les femmes les lois pour les soutenir et les mettre en valeur.
"Ma lutte a pour objectif d’amener les femmes à intérioriser tout ce qu’il y a comme lois aux niveaux national, régional et international. Afin qu’elles comprennent qu’elles doivent avancer au même titre que les hommes. Je voudrai dire que les autorités congolaises soutiennent les femmes afin que les actes discriminatoires ne puissent plus être constatés dans ce pays. Je me suis engagée dans cette lutte afin de voir un monde égalitaire où les hommes et les femmes jouissent des mêmes droits et des mêmes chances ", conclut Solange.
Accès des femmes à la gestion des terres
Dorothée Lisenga, membre de la Coalition des femmes leaders pour le développement durable, porte sa voix, afin que les droits des femmes autochtones soient respectés dans la répartition des terres.
"Nous voulons que des solutions soient trouvées sur les conditions dans lesquelles les femmes autochtones travaillent ici. Plusieurs femmes ont fui les guerres à l’Est du pays et sont à Kinshasa. Nous demandons au gouvernement de parler aux chefs coutumiers Bateke afin que des terres leur soient accordées en location ou gratuitement." Dorothée travaille également dans l’agroforesterie où elle participe à la lutte contre le changement climatique.
Cette rencontre des femmes membres du mouvement « Rien sans les femmes » se tient du 06 au 07 juin en la salle de réunions du Centre Carter.