À Bruxelles, Félix Tshisekedi tend la main à Paul Kagame et appelle à “la paix des braves”

Félix Tshisekedi devant la tribune des Nations Unies à New-York, à l’occasion de la 80e session de l’Assemblée générale
Félix Tshisekedi devant la tribune des Nations Unies à New-York, à l’occasion de la 80e session de l’Assemblée générale

Le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a lancé jeudi à Bruxelles un appel solennel à son homologue rwandais Paul Kagame, l’invitant à « faire la paix des braves » et à « arrêter l’escalade » du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo.

« Je nous avais proposé de travailler ensemble, de rapprocher nos peuples et nos communautés pour leur développement et leur bien-être », a déclaré Félix Tshisekedi lors de son intervention au Global Gateway Forum, organisé par l’Union européenne les 9 et 10 octobre.

Le chef de l’État congolais a affirmé n’avoir « à aucun moment affiché une attitude belliqueuse » envers le Rwanda, l’Ouganda ou l’un de ses voisins. « Nous vivons cette situation et nous sommes les deux seuls capables d’arrêter cette escalade », a-t-il poursuivi, prenant à témoin le président angolais João Lourenço, médiateur et actuel président de l’Union africaine.

Félix Tshisekedi a rappelé que le processus de paix mené par Luanda avait été proche d’aboutir avant d’être interrompu. « Nous étions à 98 % de recouvrer une paix durable, mais vous avez boycotté la cérémonie », a-t-il lancé à Paul Kagame.

Le président congolais a ensuite tendu la main à son homologue rwandais : « Il n’est pas trop tard pour bien faire. Je prends à témoin ce forum, et à travers lui le monde entier, pour vous demander d’ordonner aux troupes du M23, soutenues par votre pays, d’arrêter cette escalade qui a déjà fait des millions de morts. »

Félix Tshisekedi a également salué « le président Cyril Ramaphosa », dont les troupes sud-africaines sont engagées en RDC, ainsi que les contingents de Tanzanie et du Malawi.

« L’Afrique a besoin de passer à autre chose. Prenons le courage de nous regarder en face, de dire ce qui ne va pas et de prendre les bonnes décisions pour nos populations », a conclu le président congolais, suspendant son plaidoyer pour des sanctions « en attendant la réponse du président Kagame ».

Le chef de l’État congolais est arrivé mercredi soir à Bruxelles pour participer au Global Gateway Forum, qui vise à renforcer les partenariats économiques entre l’Europe et les pays en développement à travers des projets d’infrastructures, d’énergie et de transition verte.