La situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo reste critique en dépit des initiatives diplomatiques de paix en cours. Tel est le constat fait mardi 30 septembre 2025 l''Ambassadeur Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès des Nations-Unies.
Au cours de cette réunion axée sur la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC, le représentant permanent d'Emmanuel Macron fait état de la poursuite des tueries et des violations des droits humains. Pour la France, la conclusion d’un cessez-le-feu inconditionnel, effectif et vérifiable est la priorité dans ce contexte.
"Comme cela a été relevé, la situation sur le terrain connaît une dégradation continue, en dépit des accords conclus grâce à des processus diplomatiques que nous saluons et que nous appuyons. Les attaques de groupes armés contre les civils se poursuivent, ainsi que les violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme. La France salue une nouvelle fois l’implication des Etats-Unis, du Qatar, du Togo, de l’Union africaine et des organisations sous-régionales, ainsi que de leurs facilitateurs. La conclusion d’un cessez-le-feu inconditionnel, effectif et vérifiable est la priorité", a déclaré l’Ambassadeur Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès des Nations-Unies
Dans son discours, Jérôme Bonnafont rappelle que la MONUSCO a vocation à jouer un rôle opérationnel dans la vérification d’un tel cessez-le-feu, et dans l’appui à la mise en œuvre des accords de paix.
"La MONUSCO est la seule force internationale déjà présente sur place et disposant des capacités et de l’expertise requises. Ce rôle est esquissé à la fois par la résolution 2773 de ce Conseil, l’accord de paix de Washington et la déclaration de principes de Doha. La mise en œuvre intégrale de la résolution 2773 de ce Conseil demeure une obligation qui s’impose à tous les acteurs. Cette résolution souligne les paramètres principaux de résolution du conflit : le retrait des Forces rwandaises de défense du territoire congolais, la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda, l’arrêt du soutien aux groupes armés, y compris celui des forces rwandaises de défense au M23. La France encourage les parties à honorer de bonne foi leurs engagements et à permettre des progrès concrets dans leur mise en œuvre", a souligné l'Ambassadeur Jérôme Bonnafont lors de son intervention.
Par ailleurs, la France réaffirme son plein soutien à la MONUSCO et à la mise en œuvre de son mandat pour protéger les civils, avec les ressources nécessaires à l’accomplissement de ce mandat. Elle appelle à la levée immédiate de toutes les entraves à la liberté d’action de la MONUSCO.
"Le renouvellement du mandat de la MONUSCO en décembre sera une étape importante. Nous appelons le Secrétaire général à inclure, dans son prochain rapport trimestriel, des recommandations sur la mise en œuvre du mandat compte tenu de l’évolution de la situation sur le terrain, et sur tout ajustement nécessaire aux fins d’assurer la performance de la Mission", a fait souligné l'Ambassadeur français.
Le processus de paix entre la RDC et le Rwanda connaît de nouveaux retards. Prévu pour démarrer dès la mi-juin, avec la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité et un calendrier précis, il a rapidement buté sur des désaccords de fond. Les discussions de septembre ont mis en lumière des divergences persistantes, notamment sur le rôle du M23, le soutien présumé du Rwanda et la responsabilité de neutraliser les FDLR.
Malgré la fixation du 1ᵉʳ octobre comme date de lancement du « Concept des opérations », le calendrier reste incertain et les tensions sur le terrain alimentent les doutes. À Kinshasa comme à Kigali, la méfiance demeure, et le chemin vers une mise en œuvre effective du processus apparaît semé d’embûches. Sur terrain,la violence se poursuit et les deux camps s'accusent mutuellement d'être à la base des violations du cessez-le-feu.
Clément MUAMBA