Est de la RDC : les attaques attribuées au M23 ainsi qu'à d'autres groupes armés sont inacceptables, déplore la France qui appelle au respect des engagements pris à Doha

Les rebelles du M23 à Goma
Les rebelles du M23 à Goma

 La France hausse le ton face à l'escalade "continue" des violences dans l'Est de la République Démocratique du Congo malgré les initiatives diplomatiques en cours au niveau international.

Dans un communiqué rendu public vendredi 8 août 2025 par leur ambassade à Kinshasa, la France rappelle que les attaques attribuées au M23 ainsi qu'à d'autres groupes armés ayant conduit à des centaines de morts parmi la population civile dans la province du Nord-Kivu, selon les éléments rapportés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) sont inacceptables.

"La France appelle au respect des engagements pris par la RDC et l'AFC/M23 dans la déclaration de principes, signée le 19 juillet à Doha, notamment celui mettant en place un cessez-le-feu. Les violences contre les civils, le personnel de santé et humanitaire et les journalistes doivent immédiatement cesser. La France appelle au respect du droit international humanitaire par toutes les parties et à ce que la justice soit rendue", dit le pays d'Emmanuel Macron.

Dans le même document, l'Hexagone a apporté son plein soutien aux enquêteurs du HCDH, dont l'action est entravée par l'AFC/M23 dans les territoires occupés dans l'Est de la RDC. Aussi, un soutien a été apporté à la liberté de la presse et à la Monusco.

"La France condamne l'enlèvement et l'assassinat d'un journaliste, le 4 août, à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Elle rappelle son soutien à la liberté de la presse partout dans le monde. La France réaffirme son plein soutien à la MONUSCO et à la mise en œuvre de son mandat pour protéger les civils", ajoute le communiqué rendu public par l'ambassade de France en RDC.

En juillet précisément, plusieurs sources d’ACTUALITE.CD ont rapporté des opérations menées par les rebelles de l’AFC/M23 soutenus par l’armée rwandaise, dans le groupement Binza, dans le Rutshuru contre des combattants hutus rwandais FDLR. Les assauts étaient menés notamment sur l’axe Kiseguru-Nyamilima, dans la chefferie de Bwisha, autour du parc des Virunga.

Plusieurs habitants ont été contraints de fuir entre autres, les villages de Nyabanira, Kasave, Makoka et environs pour se diriger les uns, vers Kisharo, Nyamilima et Kiwanja alors que d’autres se rendaient dans le groupement voisin de Busanza, dans la partie Kakondo et Shinda.

En réaction, la rébellion de l’AFC/M23 conteste fermement les récentes allégations du Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme faisant état du massacre de plus de 300 civils en juillet dernier dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Ce rapport du BCNDH a été confirmé par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme depuis Genève en Suisse. Lors d’une conférence de presse jeudi 7 août 2025 à Goma, Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint de l’AFC/M23 a qualifié ce rapport de « non factuel » et dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de « diabolisation » du mouvement armé par certains acteurs humanitaires et politiques.

Clément MUAMBA