RDC:  à Kisangani, un conflit ouvert entre la METTELSAT et la RVA autour des redevances des routes et atterrissages risque d’impacter la navigation aérienne

Mettelsat Kisangani
Mettelsat Kisangani

L’agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite, division provinciale de la Tshopo a dénoncé ce lundi 26 mai 2025, le détournement de la redevance des routes et atterrissages et un conflit de compétence à l'aéroport de Bangboka à Kisangani. L’agence accuse directement la Régie des Voies Aériennes qui, en réaction, a rejeté toute accusation et le conflit « monté de toutes pièces ».

Selon les informations avancées par la METTELSAT, les détournements de la redevance des routes et atterrissages ont commencé en 2017. Pour la seule année de 2024, la RVA a retenu plus de 500 000 USD de l’agence nationale de météorologie dans la Tshopo, a indiqué le chef de division de METTELSAT. Le conflit de compétences au niveau de la création d’une météo parallèle au sein de la RVA.

Accord non respecté à la RVA ?

Le chef de division de METTELSAT a brandi des textes légaux que la RVA ne respecte pas. En 2017, la RVA, la METTELSAT ont signé le protocole d’accord relatif à la coordination en rapport avec l’assistance météoritique à la navigation aérienne. Ce protocole, approuvé par le Ministère des Transports, octroie à la METTELSAT 60% de la redevance de route et atterrissage.

« La redevance est perçue par la RVA qui ne rétrocède pas nos 60% » a expliqué Emmanuel Bombongo. Le chef de division a évoqué l’article 9 de l’arrêté ministériel n°024/CAB/MIN/TVC/2016 du 15 juillet 2016 fixant la nomenclature des droits et redevances à percevoir dans le secteur de l’aviation civile. A son article 9, cet arrêté reconnait à la RVA le rôle d’un guichet unique et lui attribue la tache de rétrocéder à la METTELSAT sa part conformément au protocole d’accord. « La RVA ne rétrocède pas », a insisté le chef de division de METTELSAT.

A la RVA, les réponses sont claires à ce sujet. Le commandant de la RVA, Godard Wamba contacté par ACTUALITE.CD ce mardi 27 mai 2025, a souligné que « la RVA ne doit rien à la METTELSAT. A N’djili, à Lubumbashi, vous n’avez pas ce conflit ».

Météo parallèle 

A côté des accusations de détournement, METTELSAT Tshopo fait remarquer que la RVA a mis en place un service météo « illégal ». La METTELSAT est en service à l’aéroport de Bangboka depuis 1975. C’est bien elle qui renseigne des données météorologiques à la tour de contrôle.  Cependant, pendant les 6 derniers mois, la RVA a installé un abri météo, une girouette, un anémomètre. Selon le chef de division, il s’agit d’un équipement pris à l’aéroport militaire de SIMISIMI.

Godard Wamba a, quant à lui, confirmé qu’« il est reconnu à la RVA de par son statut, l’assistance à la navigation aérienne ». Face aux multiples accusations de la METTELSAT, le commandant de la RVA dit « attendre les conclusions de la commission mise en place par l’actuel Ministre des Transports au sujet de ce conflit. Attendons les résolutions qui vont sortir de la commission ». Toutefois, il considère que « le chef de division a monté ce conflit ».

Les agents de ces deux services évoluent dans climat tendu en milieu de service. Une procédure judiciaire est en cours au niveau du parquet de grande instance. C’est après des actes de violence subis par certains agents de la METTELSAT lors d’une incompréhension. Les cadres de la RVA ont récemment dénoncé « un comportement belliqueux » des agents de la METTELSAT après un climat très tendu. Dans leur déclaration, les agents de la RVA ont demandé à Jean-Pierre Bemba « de délocaliser le bureau de la METTELSAT qui doit quitter le bâtiment administratif de la RVA ».

Par ailleurs, mi-avril, le gouverneur de la Tshopo avait réuni les parties en conflit et les exploitants aériens. Paulin Lendongolia a exigé le respect des attributions des services. Également, il a fixé les modalités de recouvrement de la redevance commune de la météorologie aéronautiques routes et atterrissages. Le Gouverneur a demandé aux exploitants de payer distinctement la redevance à chaque service, selon les pourcentages indiqués dans le protocole.

Gaston MUKENDI