Conduite des processus de paix en RDC :le Comité de Crise pour la Paix et la Sécurité (CCPS-RDC) rappelle aux autorités congolaises les lignes rouges à ne pas franchir

Photo d'illustration
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Le Comité de Crise pour la Paix et la Sécurité (CCPS-RDC) a apporté son soutien aux différentes initiatives de paix en cours pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC à la suite des offensives de la rébellion du M23 soutenus par le Rwanda.

Dans un communiqué rendu public ce lundi 17 mars 2025, cette organisation de la société civile salue les efforts en cours pour la convergence des processus de Nairobi et de Luanda conformément aux résolutions issues du sommet conjoint SADC-EAC tenu à Dar-es-Salaam en Tanzanie.

"Cette approche coordonnée constitue une opportunité de clarification et de résolution des enjeux diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, notamment sur les questions des FDLR et des réfugiés. Nous estimons que toute négociation avec le M23 doit impérativement se faire dans un cadre transparent et inclusif, mettant au centre les intérêts du peuple congolais" , lit-on dans le communiqué.

À la veille de l'ouverture des discussions directes entre Kinshasa et le M23 en Angola, ce mouvement piloté par Maître Patient Bashombe Matabishi rappelle aux autorités congolaises et aux parties prenantes que certaines lignes rouges ne doivent en aucun cas être franchies lors des discussions.

"L’intégrité du territoire national : La RDC est une et indivisible. Aucun compromis ne saurait justifier la remise en cause de ses frontières; la souveraineté de l’État congolais : Les décisions concernant la sécurité et la stabilité du pays doivent être prises par et pour les Congolais, sans ingérence étrangère; l’impunité des crimes commis : La justice doit prévaloir. Les responsables des violences, des massacres et des violations des droits humains doivent être traduits en justice" ajoute le communiqué.

Le Comité de Crise pour la Paix et la Sécurité en RDC appelle à un dialogue national inclusif intégrant les forces sociales et politiques congolaises.

"La paix durable ne peut être construite sans l’implication active de la société civile, garante des aspirations profondes du peuple.Nous restons engagés pour une paix fondée sur la justice, la vérité et la souveraineté nationale", indique le Comité de Crise pour la Paix et la Sécurité (CCPS-RDC).

Des "négociations de paix directes" vont débuter ce mardi 18 mars 2025 à Luanda entre le gouvernement et la rébellion du M23/AFC comme annoncé par l'Angola, pays médiateur avec pour objectif de mettre un terme au conflit à la base de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC.

Si la participation de Kinshasa était encore incertaine suite à ses multiples refus de dialoguer directement  avec ce mouvement rebelle soutenu par le Rwanda, la Présidence Angolaise a annoncé déjà la présence de la délégation de Kinshasa à Luanda sans toutefois citer les membres de ladite délégation.

De son côté, si la rébellion du M23 s'est montrée également réceptive à l'initiative pilotée par l'Angola, le mouvement rebelle soutenu par Kigali vient de faire marche en arrière en annonçant son refus de se rendre à Luanda. Dans un communiqué publié ce lundi 17 mars 2025, le mouvement rebelle dénonce les sanctions individuelles prises par l’Union européenne contre plusieurs de ses dirigeants, affirmant que ces mesures compromettent le dialogue et rendent impossibles les pourparlers tant attendus.

À la veille de l'ouverture des travaux, le président angolais et président en exercice de l’Union africaine (UA), João Lourenço a lancé un appel à un cessez-le-feu immédiat dans l’Est de la RDC, à compter de minuit dimanche 16 mars. Cette annonce de la Présidence Angolaise, exige la cessation de toutes les hostilités, y compris les attaques contre les civils et la conquête de nouvelles positions  afin de créer un climat propice aux négociations directes entre le Gouvernement congolais et le M23.

Les autorités régionales tentent d’apporter une réponse diplomatique. Une réunion des ministres des Affaires étrangères de la SADC et de l’EAC a eu lieu ce lundi 17 mars à Harare afin de discuter des modalités d’un cessez-le-feu plus contraignant.

Clément MUAMBA