Kinkanda, l’un des principaux hôpitaux du Kongo Central, traverse une crise inquiétante. Depuis deux mois, l’eau ne coule plus des robinets de cet établissement sanitaire. Une situation critique pour les patients, les garde-malades et le personnel médical. Pourquoi cette pénurie ? Qui en est le responsable ? Les explications.
Patients, soignants, garde-malades, personnel, visiteurs,…sont voués à la peine. Faute d’eau courante, ils doivent se débrouiller. Certains achètent de l’eau, d’autres vont en chercher dans des maisons voisines de cet hôpital public. La situation complique l’hygiène et le bon fonctionnement de cette institution sanitaire. « Nous sommes hospitalisés à Kinkanda, mais il n’y a pas d’eau potable. Imaginez les conditions des toilettes et de l’hygiène… », déplore Didier Mambweni, un membre de la société civile, excédé.
Un problème qui dure
Selon Hernest Lula, administrateur gestionnaire de l’hôpital, la situation s’est dégradée progressivement. « Au début, la Regideso nous recommandait d’ouvrir les robinets un jour sur deux. Puis, l’eau est devenue de plus en plus rare : quatre jours sans eau, une semaine, parfois plus… Aujourd’hui, le problème est quasiment permanent », relate-t-il.
Face aux critiques, la Regideso, société chargée de la distribution d’eau, rejette toute responsabilité. « Toutes les bases de Kinkanda ont de l’eau chaque jour. Le problème est propre à l’hôpital, leurs responsables le savent. », affirme Didier Diambu, chef du service technique de la Regideso/Kongo Central.
L’hôpital reconnaît que ses installations sont obsolètes. « Les tuyaux sont trop vieux. L’eau fuit avant d’arriver aux points essentiels. Nous avons installé des réservoirs, mais l’approvisionnement reste insuffisant. », explique Hernest Lula.
Appel aux autorités et aux partenaires
Face à cette impasse, l’hôpital provincial de référence de Kinkanda (HPRK) espère une aide extérieure. Un partenaire a suggéré de creuser un puits profond pour résoudre le problème, mais son coût reste un obstacle majeur: plus de 40 000 dollars. Une somme que l’hôpital n’a pas. C’est sur ce point que Didier Mambweni interpelle les autorités provinciales avec sarcasme: « La gouvernance depuis une année sans eau. »
Pendant ce temps, les patients continuent de souffrir d’un problème aussi basique qu’essentiel : l’accès à l’eau.
Pour l’instant, aucune solution concrète ne se profile. Les malades, eux, subissent la situation et espèrent un changement qu’il faut attendre encore longtemps.
Ange Lumpuvika, à Matadi