La première ministre Judith Suminwa prend part au 38ᵉ sommet annuel de l’Union africaine, à Addis Abeba (Ethiopie). Elle va représenter le Président de la République à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine qui se penchera sur la situation sécuritaire en RDC et au Soudan.
"Ce conseil, qui débute ce soir, est dirigé par le Président de la Guinée équatoriale Théodore Obiang. Il revêt une importance majeure alors que la situation sécuritaire et humanitaire en RDC atteint des niveaux tragiques. Dans ce contexte difficile, Judith Suminwa se prépare à prendre la parole au nom du Chef de l'État avec force et détermination, mettant en avant les attentes précises de son pays", dit la Primature.
Retirer les troupes rwandaises et rétablir la paix
La position de la RDC est claire et connue, elle s'attend au retrait immédiat des troupes rwandaises de son territoire, la dénonciation des violations de son intégrité territoriale, et l’instauration d’un cessez-le-feu durable.
"Judith Suminwa ne manquera pas de rappeler les conséquences désastreuses de l'agression rwandaise. Plus de 3 000 vies ont été perdues, et des milliers de blessés à Goma témoignent de l’urgence de la situation. L'indignation sera palpable lorsqu'elle évoquera le sacrifice des Africains venus défendre la RDC dans le cadre de la mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SAMIRDC), tombés sous les balles d'une armée rwandaise qui s'emploie à conquérir malicieusement des terres congolaises", ajoute la source citée.
Par ailleurs, au cours de ces assises, la RDC entend exprimer son exaspération face à l'inaction et la passivité de l'Union Africaine.
"Judith Suminwa appellera les dirigeants africains à agir avec plus de détermination que leurs homologues de l'Union Européenne et du Conseil des droits de l’homme de l'ONU en prenant des sanctions concrètes contre le Rwanda. Les rapports des Nations Unies, qui dénoncent le pillage incessant des ressources congolaises, ne peuvent plus être ignorés. Cette agression nuit non seulement à la vie des Congolais, mais met également en péril l'avenir de la nation tout entière", précise le cabinet de la première ministre.
Pendant ce temps, les rebelles du M23 poursuivent leur offensive au Sud-Kivu. Depuis jeudi, ils ont conquis la localité de Kabamba, Katana et cet après-midi la localité de Kavumu où se trouve le principal aéroport de la province du Sud-Kivu.
Sur terrain, la situation humanitaire s’est détériorée dans cette partie du Sud-Kivu. Selon des sources humanitaires, depuis le 29 janvier, au moins 30 000 personnes en provenance des villages situés sur le littoral de Minova : Kasunyu, Nyamasasa, Ruhunde, Karango et Kiniezire/Mukwidja se sont déplacées vers le territoire d’Idjwi, ainsi que vers Kalehe centre, Katana, Kavumu, Mudaka et Bukavu. D’autres déplacés se sont dirigés vers Bunyakiri à l’ouest de Kalehe, et Kalungu, au nord.
Clément MUAMBA