Trois soldats des Forces de Défense du Malawi (MDF) ont été tués lors d’intenses affrontements avec les rebelles du M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé le porte-parole des MDF, le Major Emmanuel Calvin Mlelemba.
Selon le porte-parole, les trois soldats sont « tombés dans l’exercice de leur devoir lors d’un affrontement avec le groupe rebelle M23 opérant dans l’est de la RDC ». Ces militaires faisaient partie de la Mission de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe en RDC (SAMIDRC), une force régionale déployée pour stabiliser les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Deux des soldats ont été tués le 24 janvier à Sake, à une vingtaine de kilomètres de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, tandis qu’un autre avait été tué une semaine plus tôt, selon des sources militaires. Ces affrontements interviennent alors que le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, poursuit son offensive et consolide ses positions autour de Goma.
Relocalisation temporaire du personnel onusien
L’Organisation des Nations Unies (ONU) a annoncé la relocalisation temporaire de son personnel non essentiel basé à Goma, en raison de la détérioration rapide de la situation sécuritaire. Cette mesure vise à garantir la sécurité du personnel tout en assurant la continuité des opérations essentielles.
« Le personnel essentiel reste sur le terrain pour garantir la distribution de l’aide alimentaire, l’assistance médicale et la protection des populations vulnérables », a déclaré l’ONU dans un communiqué. Cette relocalisation sera réévaluée en fonction de l’évolution des combats.
Contexte sécuritaire tendu
Depuis plusieurs jours, des combats intenses ont lieu sur les axes Sake et Mweso dans le territoire de Masisi, où les FARDC, appuyées par les milices locales Wazalendo et les Casques bleus de la MONUSCO, affrontent le M23. À Mweso, au moins deux civils, une femme et un enfant, ont été tués lors des échanges de tirs.
La situation humanitaire s’aggrave également, avec des milliers de personnes déplacées, fuyant les zones de combats pour rejoindre Goma, déjà saturée par la présence de plus de 800 000 déplacés internes.
L’Union européenne a exprimé son inquiétude face à l’escalade des violences, appelant à un arrêt immédiat des hostilités et exhortant le Rwanda à cesser son soutien aux rebelles, une accusation régulièrement rejetée par Kigali.