Dans le cadre de sa phase 4 des indicateurs de la planification familiale, Performance Monitoring for Action (PMA-RDC) a publié ce lundi les résultats d'enquête ménée entre juin et août 2024 sur trois thématiques liées à la santé de la mère. Il s'agit de la thématique sur la contraception, celle liée à l'avortement ainsi que la thématique de violences basées sur le genre à Kinshasa
Selon le Professeur Pierre Akilimali, investigateur principal du projet PMA en RDC, la prévalence de l'usage des contraceptifs chez les femmes à l'âge de procréer est en baisse à Kinshasa.
L'enquête révèle aussi que les avortements persistent et constituent un sérieux problème. 77 cas pour 1000 femmes ont été enregistrés. Ces avortements sont souvent liées aux grossesses non désirées et se passent dans les conditions non sécurisées.
“ La journée d'aujourd'hui, nous avons présenté le résultat de trois thématiques en rapport avec la santé de la mère. Il s'agit de la Contraception, de l'avortement mais aussi les phénomènes en rapport avec les violences basées sur le genre. En ce qui concerne la contraception, nous constatons que depuis un certain temps nous assistons à une diminution de la prévalence de contraceptif chez les femmes en âge de procréer chez à Kinshasa. En ce qui concerne les avortements, cette année nous avons vu que l'incidence des avortements est passée à 77 pour 1000 femmes en âge de procréer. Ce résultat est presque similaire à ce que l'on avait présenté la fois passée. C'est pour dire que le problème des avortements persistes ici à Kinshasa. La plupart de ces avortements se passent dans le s conditions moins sécurisées”, a expliqué le Professeur Pierre Akilimali, principal investigateur du projet PMA en RDC.
À propos de violences basées sur les genre, les résultats de l’enquête de la PMA démontrent que cette thématique demeure une urgence sanitaire dans la capitale congolaise. Chez les femmes en âge de procréer à Kinshasa, 14% ont subi des violences physiques/sexuelles de la part de leurs partenaires intimes et 6% des violences physiques/sexuelles au sein du ménage. Seulement moins de 3% des survivantes de violences rapportent avoir recherché de l'aide auprès de services d'aide formels en 2024.
“Pour le volet violences basées sur le genre, nous avons parlé uniquement des violences entre des partenaires intimes. Nous avons constaté que les violences basées sur le genre continue à être un problème de santé publique à Kinshasa. Les survivantes de violences basées sur le genre ne recourent pas souvent aux structures d'aide formelle”, a-t-il poursuivi.
PMA-RDC demande au Programme national de contraception et aux bailleurs de fonds de mobiliser assez de ressources pour améliorer la disponibilité des méthodes contraceptives à Kinshasa mais aussi à travailler dans le sens d'améliorer la demande des contraceptifs. Elle appelle également à élargir les politiques préventives et la réponse efficace aux VBG, sensibiliser la communauté sur les stratégies centrées sur la femme pour répondre aux VBG, intégrer le dépistage y compris les soins de santé reproductive, maternelle et infantile, offrant aux femmes l'opportunité de divulguer leurs expériences et d'accéder à plus de soins.
Ces résultats vont aider à améliorer la politique de la planification familiale du gouvernement provincial de Kinshasa. C'est ce qu'a expliqué Patricien Gongo, ministre provincial de la santé.
PMA est mis en œuvre par des universités et organisations de recherche locales dans 11 pays, qui déploient des enquêtrices résidentes formées à la collecte de données via téléphone portable. En RDC, PMA est dirigée par l’École de Santé Publique de Kinshasa (ESPK).
Le projet est soutenu et guidé par l’Institut Bill & amp; Melinda Gates pour la Population et la Santé de la Reproduction à l’École de Santé Publique Bloomberg de l’Université Johns Hopkins, Jhpiego et financé par la Fondation Bill & amp ; Melinda Gates.