Alors que plusieurs villages de la province du Haut-Uele manquent de personnel de santé qualifié, aucun médecin n’a été affecté depuis bientôt deux ans, bien que certains aient déjà obtenu leurs numéros d’ordre. C’est ce qu’a révélé le Syndicat Libre des Médecins du Congo (SYLIMED) dans un mémorandum adressé au gouverneur Jean Bakomito Gambu, le lundi 18 novembre 2024.
Le SYLIMED sollicite du chef de l’Exécutif provincial l’affectation de ces médecins comme praticiens dans les structures sanitaires de l’État, afin de répondre aux besoins urgents en personnel médical dans la province.
Dans son document, le syndicat met en lumière une situation critique : le nombre de médecins est largement insuffisant par rapport à la densité de la population dans plusieurs zones de santé du Haut-Uele. Prenant l’exemple de la zone de santé de Makoro, dans le territoire de Faradje, qui compte 165 000 habitants, le SYLIMED rappelle que les normes de l’OMS préconisent un médecin pour 1 000 habitants. Actuellement, cette zone nécessite 16 médecins pour répondre aux besoins sanitaires de sa population.
Le syndicat estime que cette affectation permettra d’assurer des soins 24h/24 et de renforcer les échanges d’expérience entre anciens et nouveaux médecins, améliorant ainsi la prise en charge des patients. Il plaide également pour un renforcement des effectifs en infirmiers qualifiés, en techniciens de laboratoire, ainsi que pour la modernisation et l’équipement des structures sanitaires publiques. Le manque d’équipements tels que des radiographes dans les zones de santé et les centres hospitaliers aggrave, selon le SYLIMED, la précarité des soins et entraîne des transferts fréquents de patients.
Enfin, optimiste, le SYLIMED espère que le gouverneur Jean Bakomito Gambu apposera rapidement sa signature pour débloquer cette situation préoccupante.
Joël Lembakasi, depuis Isiro