L’Association des Jeunes Écrivains du Congo (AJECO) a récemment conclu un atelier de formation de grande envergure sur la gestion des associations culturelles. Réparti sur deux séances, soit les 2 et 9 novembre derniers, cet événement a réuni les jeunes acteurs littéraires et culturels de la capitale congolaise, avides d’apprendre à gérer leurs organisations et projets culturels. Avec une forte affluence, cette formation marque un tournant pour le développement du secteur entrepreneurial culturel en République Démocratique du Congo (RDC).
Ces séances d’ateliers ont été animées par des figures de référence dans le domaine, en l’occurrence Richard Ali, fondateur de l’Association des Jeunes Ecrivains de Congo ; Patrick Kitenge, poète et fondateur de la Clinique littéraire de KInshasa, très connu sous le nom de Pat le Gourou ; Goretti Kat, entrepreneure sociale ; ainsi que Myra Dunoyer, experte en communication et fondatrice d’Eleza Masolo.
Avec des interventions particulièrement marquantes, notamment celle de Goretti Kat qui a martelé sur question liée à "la planification stratégique des projets culturels" tandis que Myra Dunoyer a détaillé "la gestion des événements et festivals", incluant le financement et la communication.
Grâce Bilola, présidente de l’AJECO, a souligné l’importance de cette initiative pour les jeunes écrivains. « Il est crucial pour notre association que les jeunes écrivains puissent maîtriser les bases de la gestion pour renforcer la pérennité de leurs institutions littéraires », s’est-elle exprimée
Et de poursuivre :
« Ce n’est pas seulement écrire, mais comprendre comment transformer cette passion en un moteur économique ».
Si la première séance a été marquée par quelques défis logistiques et une faible participation, la deuxième et dernière rencontre a, quant à elle, connu un succès remarquable. La salle affichait complet, et de nombreux participants ont échangé activement sur les meilleures pratiques pour structurer une association littéraire, en respectant le cadre juridique et en assurant une gestion financière stable.
« Nous avons été surpris par l’enthousiasme des jeunes qui étaient présents en nombre, au point où il manquait de places », a raconté Eliam Ngoie, directeur de la formation à l’AJECO.
Les séances ont également été ponctuées de pauses culturelles, animées par le groupe musical Dex City, qui a charmé l’audience avec des rythmes de rumba congolaise et d’afro-pop. « La musique fait partie intégrante de notre culture. Elle s’invite même dans nos moments d’apprentissage, » a ajouté Grâce Bilola.
Défis et perspectives d’avenir pour l’AJECO
En plus des aspects techniques de gestion, cet atelier a aussi permis de rappeler les défis auxquels fait face l’AJECO. Parmi eux, la réputation de l’association, entachée par une période d’inactivité, doit être redressée. « Nous voulons redorer l’image de l’AJECO. Après une période d’incertitude, il est temps de reconstruire et de restaurer la confiance autour de notre organisation » ajoute Grâce Bilola, qui affirme avoir pris la tête de cette association « en plein KO ».
L’autre enjeu de taille dont a fait mention Grâce Bilola est "l’indépendance financière". « L’AJECO a repris ses activités avec très peu de ressources. Il nous faut reconstruire de zéro, en trouvant des financements pour permettre à nos projets de prospérer ».
Pour l’avenir, l’AJECO entend innover en diversifiant ses activités. Outre les ateliers de formation, elle ambitionne de proposer des événements qui renforceront l’autonomie financière des jeunes écrivains. « Nous devons pouvoir générer un revenu à partir de notre passion » a-t-elle souligné, tout en insistant sur le fait qu’ « il est temps que la littérature congolaise trouve sa place sur la scène économique ».
Fondée en 2011, l’Association des Jeunes écrivains du Congo (AJECO) est une institution cruciale pour l’épanouissement des jeunes talents littéraires de la RDC. Grâce à des formations comme celle-ci, elle contribue activement à bâtir un avenir plus structuré et prometteur pour la littérature congolaise. L’atelier sur la "gestion des associations culturelles" marque ainsi un pas significatif dans cette direction, en dotant les jeunes d’outils indispensables pour transformer leurs rêves en projets durables.
Avec un programme en constante évolution, l’AJECO appelle les jeunes écrivains et artistes de Kinshasa à prendre part aux prochaines formations et à se joindre au mouvement pour renforcer l’impact de la culture congolaise sur le continent africain et au-delà.
James M. Mutuba