Le panel des experts de la société civile a exhorté le chef de l’État, Félix Tshisekedi, à renoncer au projet de réforme de la constitution de la République Démocratique du Congo. Dans une déclaration, Dieudonné Mushagalusa, coordonnateur de cette structure, a qualifié cette révision d'« inopportune ».
Selon lui, la RDC fait face à de nombreux défis prioritaires d'ordre socioéconomique et sécuritaire, qui nécessitent une attention particulière.
« Il n'y a plus aucun doute que l'option prise par le président de la République de changer la constitution va aboutir à l'avènement d'une nouvelle république. Il sera inadmissible d'avoir à la tête du pays les mêmes dirigeants qui, après avoir épuisé leur mandat de 10 ans selon la constitution actuelle, continueront à gérer le pays pendant 14 ou 20 ans de plus, avec le même système de gestion aux résultats précaires. Point n'est besoin de relever que le budget actuel ne prévoit pas le fonctionnement d'une quelconque commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution et l'organisation d'un référendum pour son adoption, ce qui coûterait plus d'un milliard de dollars. En outre, envisager un référendum dans les conditions actuelles, où une partie du territoire national à l'Est est sous contrôle de l'AFC/M23, consacrerait la partition et la balkanisation nette de la RDC, longtemps décriées », a déclaré Dieudonné Mushagalusa, coordonnateur du Panel des Experts de la Société Civile.
Et d’ajouter :
« Il est d'une nécessité impérieuse de relever que la mise en œuvre de ce projet de changement de la constitution sera perçue par une certaine opinion comme un coup d’État constitutionnel aux conséquences incalculables. Le Panel des Experts de la Société Civile recommande au Président de la République de puiser dans sa sagesse légendaire pour surseoir à ce projet, au regard de son caractère inopportun », a-t-il conclu.
Tout est parti de l’annonce faite par Félix Tshisekedi lors de son séjour à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, le 23 octobre dernier. Il déclarait vouloir instaurer une commission nationale chargée d’élaborer une Constitution adaptée aux réalités du pays.
Grâce GUKA