À l'ONU, Thérèse Kayikwamba a réitéré la demande de sanctions "sévères" contre tous les acteurs de l'exploitation illicite des ressources naturelles de la RDC, du "producteur à l'exportateur"

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Sacs des minerais. Ph. ACTUALITE.CD

La ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner a appelé, mardi 8 octobre, les membres du Conseil de sécurité à imposer des sanctions contre ceux qui sont à la base du pillage des ressources naturelles de son pays. 

Elle a lancé cet appel en marge de l'examen du rapport semestriel de l'envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia sur la mise en œuvre du Cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région (CPS-F).

" En ce qui concerne l'exploitation illégale des ressources naturelles de mon pays, mon gouvernement demande instamment l'imposition des sanctions sévères contre tous les acteurs de cette chaîne de pillage du producteur à l'exportateur. Nous appelons également à la mise en place d'un mécanisme similaire au processus de Kimberley pour gérer l'or provenant des zones de conflit afin de mettre un terme à cette économie parallèle qui alimente la violence. Mon gouvernement qui souscrit aux recommandations de l'atelier de Khartoum du 2 septembre 2021 sur les ressources naturelles dans la région des grands lacs et prête à participer activement aux discussions pour la mise en place d'un tel processus afin d'éradiquer ce fléau", a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise à New-York aux États-Unis d'Amérique. 

La cheffe de la diplomatie congolaise a salué l'initiative de la tenue de la réunion du 1er octobre 2024 aux Nations-Unies visant à accélérer l'opérationnalisation du programme de désarmement démobilisation relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS)  pour la réinsertion des éléments des groupes armés.

"Nous réitérons notre appel à un soutien substantiel pour ce programme face aux défis posés par les groupes armés étrangers. Il est essentiel que chaque pays de la région prenne ses responsabilités comme le fait la RDC en mettant en place des mécanismes nationaux pour gérer les groupes armés sur leur propre territoire afin qu'ils retournent dans leur pays d'origine et libère ainsi la RDC et en particulier sa population civile d'un fardeau porté très longtemps. Nous demandons également que ce conseil charge l'envoyé spécial du secrétaire général pour la région des grands lacs de fournir un rapport circonstancié sur cette question précise", a-t-elle plaidé dans son intervention.

Lors de son allocution trimestrielle devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a exprimé une vive préoccupation concernant la consolidation du contrôle administratif du M23 dans les territoires de Masisi et Rutshuru, au Nord-Kivu. Ce contrôle a permis au groupe rebelle d’établir un monopole sur la production de coltan, un minerai important pour l’industrie technologique mondiale. Bintou Keita a précisé que le commerce provenant de la région de Rubaya, qui représente plus de 15 % de la production mondiale de tantale, génère environ 300 000 dollars par mois pour le M23.

Clément MUAMBA