Le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a annoncé une augmentation significative des recettes judiciaires après la mise en place de l’opération de bancarisation, lancée le 19 août 2024. Selon les chiffres publiés ce lundi, le guichet de proximité de la RAWBANK, situé dans l'enceinte du Palais de Justice à Kinshasa, a enregistré 444 millions de francs congolais (193 059 USD) entre le 19 août et le 16 septembre, un montant bien supérieur aux 112 millions de francs congolais (48 970 USD) collectés en juin dernier, avant l’initiative.
Ces recettes, selon le ministre, reflètent les effets tangibles des efforts visant à lutter contre la corruption et le détournement des fonds publics, ainsi qu’à maximiser les ressources financières du secteur judiciaire.
Le ministre Mutamba a salué les progrès accomplis grâce à la bancarisation des droits, taxes et redevances, comme stipulé dans la note circulaire du 27 juin 2024, tout en appelant à maintenir ces efforts pour garantir la transparence financière dans les institutions judiciaires de la République démocratique du Congo.
Cependant, des critiques se sont élevées concernant cette initiative. Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a proposé une numérisation complète des circuits financiers pour une gestion encore plus efficace des recettes. "La bancarisation risque de favoriser davantage les fuites de recettes, car elle intervient uniquement au moment du paiement", a averti le CREFDL, qui appelle à l’implémentation de plateformes sécurisées et à des audits réguliers pour éviter les détournements.
Le rapport de la Cour des comptes, publié en mai dernier, a révélé qu'entre 2019 et 2022, environ 8,8 millions USD de recettes judiciaires n’ont pas été versés au Trésor public, et 84,5 millions USD n’ont pas été recouvrés, soulignant les défis qui persistent dans la gestion financière du secteur.
Le ministre de la Justice a réitéré son engagement à poursuivre la lutte contre la corruption dans le cadre de cette réforme.