RDC: HRW souligne l'urgence de fournir des soins médicaux aux femmes violées et à d'autres survivants à Makala

Photo d'illustration d'une femme violée
Photo d'illustration d'une femme violée

A part les morts dont le nombre s'élève à ce jour à 131, ainsi que plusieurs dizaines de blessés, pas mal de femmes incarcérées à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, ont été violentées lors d'une tentative d'évasion, la nuit du dimanche 1er au lundi 2 septembre dernier. Human Rights Watch, ONG internationale de défense des droits de l’homme, a souligné dans un communiqué, la nécessité pour les autorités congolaises, d'enquêter sur les incidents ayant conduit à la mort de plus de 130 détenus et l’urgence d’apporter les soins médicaux aux femmes violées à la prison Makala. 

Human Rights Watch, qui dit avoir en contact avec quelques détenus à Makala, est informée que depuis les actes de viol, aucune victime n'a, jusqu'à preuve du contraire, reçu des soins médicaux.

« J’ai vu des femmes en train d’être violées par plusieurs hommes, y compris une femme plus âgée qui a été violée. Aucune de ces femmes n’a encore reçu de soins médicaux appropriés», témoignait un détenu à HRW.

Ces incidents de Makala, dit HRW, rappelle les actes de violences sexuelles, survenus lors d'un soulèvement à la prison centrale de Kasapa à Lubumbashi, en 2020, occasionnant le viol, durant 3 jours, de plusieurs femmes à la suite de l'incendie de leur quartier. L’ONG appelle Kinshasa à prendre, «d'urgence», des mesures afin de préserver la sécurité des femmes et filles emprisonnées.

«Le gouvernement devrait adopter d’urgence des mesures afin de préserver la sécurité des détenu-e-s et faire en sorte que tout-e-s, en particulier les femmes et les filles, soient à l’abri des violences sexuelles», a affirmé Human Rights Watch.

Elle a, par ailleurs, tiré la sonnette d'alarme sur les conditions précaires de vie dans lesquelles les prisonniers congolais vivent, la malnutrition en l'occurrence, à la base de plusieurs maladies.  

«Human Rights Watch a précédemment documenté le sévère surpeuplement, la malnutrition, l’insalubrité des conditions de détention et l’absence de soins médicaux dans les prisons congolaises, notamment à Makala»

Lors de la réunion extraordinaire du conseil des ministres ce lundi, Félix Tshisekedi a accordé un délai de sept jours à la commission chargée des enquêtes sur les incidents de Makala pour lui en ramener les rapports. Des sanctions devraient suivre, selon le porte-parole du gouvernement. 

Samyr LUKOMBO